Tunisie: La nécessaire revalorisation des ressources nationales

9 Octobre 2023

Le marathon du débat budgétaire pour l'exercice 2024 va bientôt démarrer.

Et comme l'année dernière, il s'engage malheureusement sur un fond extrêmement grave avec notamment une activité économique contractée, un pouvoir d'achat érodé, un taux de chômage qui a battu tous les records, un appareil productif presque en panne et un déficit public conséquent.

Face à ce tableau, tous les regards seraient orientés surtout vers les projets de loi de finances et les budgets aussi bien de l'Etat qu'économique.

Nos «architectes» ont dû certainement peiner pour préparer des projets rassurants qui seraient en mesure de répondre aux impératifs financiers et économiques de la prochaine étape.

La mission est d'autant plus difficile qu'elle coïncide avec une période complexe marquée par l'absence de ressources de financement, notamment étrangères. Surtout avec le blocage de l'accord de la Tunisie avec le FMI qui perdure.

Un contexte qui rend toute manoeuvre économique ou financière difficile, pour ne pas dire impossible.

D'ailleurs, en recevant, jeudi dernier, la ministre des Finances, le Chef de l'Etat a donné toute sa mesure à la nécessité de compter sur nos propres ressources. Loin de tout diktat extérieur.

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L'option est certes courageuse, puisqu'elle répond au souci sacré de préserver la souveraineté nationale, mais elle nécessite toutefois des alternatives fiables.

La dynamisation du secteur financier, notamment bancaire, se place à ce stade comme une alternative de choix. Justement, face à une conjoncture socio-économique critique, ce secteur, qu'on ne cesse de qualifier de stratégique, doit absolument se libérer de sa rigidité et de sa prudence excessive pour améliorer son implication dans la politique nationale de développement et apporter des réponses fiables et efficaces aux nouvelles exigences économiques. Il s'agit là de mettre en place un système bancaire responsable.

Les opportunités de développement sont en effet multiples et importantes, elles ont besoin seulement d'être bien accompagnées.

Ce souci de dynamisation doit concerner également notre système fiscal, encore peu performant et incapable de répondre aux besoins réels de l'économie nationale.

L'instauration d'un système intelligent capable de mettre un terme à la question de l'évasion fiscale, et d'élargir sa contribution à l'effort national de développement, à travers, surtout, la multiplication des programmes de réinvestissement, est désormais une priorité stratégique.

Outre ces questions sensibles, l'accélération du déblocage du dossier des biens confisqués et des avoirs gelés, comme le recommande le Président de la République, pourrait constituer, de son côté, une belle parade financière.

Il est vrai que treize ans après le soulèvement, le bilan reste timide et mitigé.

Or, ces biens constituent, sans aucun doute, un patrimoine important qu'il faut gérer et exploiter rapidement. En toute transparence, bien entendu.

Autant donc d'options qui devraient aider la Tunisie à envisager son avenir avec beaucoup plus d'assurance et de certitude.

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