Poursuivi pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé« , Amadou Damaro Camara, ancien président de l'Assemblée nationale a finalement comparu devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce lundi 09 octobre 2023. Devant le juge Francis Kova Zoumanigui, l'ancien président du parlement guinéen a rejeté en bloc les faits qui lui sont reprochés.
« Je plaide absolument non coupable. Aucun des faits. Je n'ai jamais refusé de me présenter devant la justice de mon pays. J'avais promis de me présenter si ma santé le permet. Quand tu perds de l'argent, tu n'as rien perdu mais quand tu perds ta réputation, tu as tout perdu. Je suis venu pour défendre mon honneur, laver mon honneur« , a-t-il dit à la barre.
Poursuivant, il a expliqué comment les 15 milliards destinés à la construction du siège de l'Assemblée nationale.
« J'ai été convoqué à la gendarmerie sur une simple dénonciation anonyme. On m'a posé la question que savez-vous des 15 milliards GNF ? L'Assemblée nationale ne reçoit que des subventions. Les 15 milliards faisant partie des subventions d'exceptions et elles sont non remboursables. Comment en sommes-nous venus avec ces 15 milliards ? Nous avons bénéficié d'un don pour le palais de l'Assemblée nationale. En 2020, quand j'ai été élu comme président de l'Assemblée nationale, il y a eu redéploiement et l'Assemblée n'avait pas de budget et on avait pas d'argent.
J'ai fait recours à la société de M. Kim qui n'était pas intéressé car au temps de Lansana Conté et Alpha Condé, il avait fait des travaux qui n'avaient pas été payés; après, il a fait un budget de 2 milliards et quelques francs guinéens. Je lui ai demandé de faire une clôture provisoire avec les travaux de la SEG, de l'EDG. L'utilisation des 15 milliards ne relève même pas de la comptabilité: 6 milliards se trouvent dans un compte à la banque centrale, 3 milliards pour la réalisation de la clôture et quelques travaux. Et les 6 autres milliards GNF pour le paiement des primes des députés« , s'est-il défendu.