Le juriste espagnol spécialisé en droit international, Manuel Navarro, a mis à nu les violations "quotidiennes systématiques" des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, auxquelles se livre le "polisario", un groupe "criminel, qui agit avec la connivence de l'Algérie".
"Le +polisario+ est clairement un groupe criminel qui pratique la torture, les détentions illégales et les enlèvements et prive les populations des camps de leurs droits les plus basiques, à savoir, la liberté de mouvement et d'expression", a relevé M. Navarro dans un entretien à la MAP, en marge d'une conférence, organisée à la prestigieuse université Pablo Olavide de Séville, à l'initiative de l'Association "Alhayat pour la coopération internationale", sous le thème "Droits et libertés".
Les organisations internationales ont documenté des "cas de violence et de répression, des arrestations arbitraires, des tortures et des mauvais traitements infligés aux populations vivant dans les camps de Tindouf pour la simple raison de s'opposer à leurs tortionnaires et de se révolter contre les atrocités commises quotidiennement à leur égard", a ajouté l'avocat espagnol, précisant que des rapports internationaux font également état de l'existence de "disparitions forcées".
"La répression s'étend également à la liberté d'expression, avec des restrictions sur les médias et la censure des voix critiques", a-t-il poursuivi, notant que "ces pratiques, qui violent les principes fondamentaux des droits de l'Homme, ont été condamnées par la communauté internationale".
Les observateurs internationaux, qui tentent de rendre compte de la situation dans ce territoire, sont également victimes de ces "comportements inhumains" des milices du "polisario", a déploré M. Navarro, assurant que le moment est venu pour que les responsables de ces violations "paient pour leurs crimes".
"Contrairement à ce qui se passe dans les provinces du Sud du Royaume du Maroc où les populations locales jouissent de tous leurs droits et sont partie intégrante d'un processus de développement socio-économique remarquable, les séquestrés dans les camps de Tindouf sont privés de leurs droits les plus élémentaires", a-t-il exposé.
A cet égard, il a pointé la responsabilité de l'Algérie, en tant que pays hôte, de garantir un accès humanitaire sûr et sans restrictions aux camps de Tindouf et permettre le recensement des populations.
"Malgré les déclarations de ses dirigeants, l'Algérie est responsable du conflit du Sahara marocain", a fait noter l'avocat espagnol, soulignant qu'Alger doit assumer ses responsabilités, pour mettre fin aux violations des droits humains dans les camps de Tindouf et rendre justice aux victimes.
En outre, a-t-il insisté, le recensement des populations à Tindouf est "une condition majeure" pour mettre un terme à ces violations et éviter le détournement de l'aide humanitaire destinée à ces populations, s'interrogeant sur les véritables raisons derrière la décision d'Alger d'interdire l'accès aux camps de Tindouf aux observateurs du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) pour "mener à bien une opération de recensement neutre et transparente".
"La communauté internationale ne peut rester inactive face à cette situation et doit défendre avec fermeté l'initiative marocaine d'autonomie pour les provinces du Sud du Royaume, qui est la solution la plus juste et qui jouit de l'unanimité parmi les pays les plus puissants du monde, comme les Etats-Unis, l'Allemagne et la France", a indiqué M. Navarro.