Le procès de deux Rwandais accusés d'avoir participé au génocide des Tutsis de 1994 s'est ouvert lundi 9 octobre devant la Cour d'assises de Bruxelles. Il s'agit du 6e procès de ce type en Belgique, tenu en vertu de la compétence universelle. Pierre Basabose et Séraphin Twahirwa, considérés comme des proches de l'ancien président Juvénal Habyarimana, sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes de génocide. La première audience s'est tenue en l'absence d'un des accusés.
Pierre Basabose, 76 ans, était absent, car hospitalisé depuis trois jours à Bruxelles. Son état de santé a donc été au coeur de la première audience. « Je suis content qu'on prête quand même attention à cet état très difficile de mon client, commente son avocat Maître Jean Flamme. Il ne comprend pas ce qu'il se passe donc il ne peut même pas me donner des instructions. »
Le procès devrait reprendre mercredi une fois que Pierre Basabose aura été examiné par des experts pour déterminer s'il peut ou non suivre les débats. S'il est considéré inapte, il pourrait ensuite être jugé par défaut, ou voir son dossier disjoint de celui de Séraphin Twahirwa.
Pour les parties civiles, l'enjeu reste de démontrer que, près de 30 ans après les faits, il est toujours possible de juger des suspects du génocide des Tutsis, malgré les difficultés. « On a perdu des témoins clés qui sont décédés, on a perdu la matérialité des faits sur place, déplore Maître André Martin Karongozi. Mais l'avantage d'un tel procès est porteur. Toutes les personnes qui sont impliquées dans le génocide, où qu'elles soient, savent qu'elles ne sont pas à l'abri. »
Pierre Basabose et Séraphin Twahirwa, sont arrivés en Belgique entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, selon l'acte d'accusation. Ils faisaient l'objet de mandat d'arrêts internationaux émis par le Rwanda depuis 2014-2015 et ont été arrêtés il y a trois ans en Belgique.