Dans la capitale de l'Est de la Libye, Benghazi, des combats ont lieu depuis vendredi soir entre l'armée de Khalifa Haftar et des hommes d'un ancien ministre de la Défense de Tripoli revenu dans sa région natale. La coupure des télécommunications décidée dès le début des hostilités rend la situation très opaque. Les Nations unies évoquent de possibles morts civils et demandent le retour rapide des moyens de communication. Ces affrontements confirment en tout cas les tensions entre le clan Haftar et les tribus de l'Est, qui n'ont cessé de se creuser.
Cela aurait pu être une fête après une longue absence. Mahdhi al-Barghati, l'ancien ministre de la Défense du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli de 2016 à 2018, est revenu chez lui, dans l'Est. Il a été accueilli vendredi par les chefs de sa puissante tribu des Awaqir.
Ses anciens hommes, avec qui il a combattu les jihadistes à Benghazi en 2014, sont venus le saluer. Mais en quelques heures, ces retrouvailles se sont transformés en combat dans le quartier de Salmani, en plein centre-ville. L'Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar et des groupes armés fidèles à Barghati se sont affrontés.
Impossible de savoir qui a tiré le premier. Mais l'armée nationale libyenne de Khalifa Haftar considère Mahdhi al-Barghati comme un traître depuis qu'il a rejoint le gouvernement de Tripoli. De l'autre côté, les tribus de la région, les Awaqir en tête, reprochent aux autorités de Benghazi le bilan humain dramatique des inondations de Derna en septembre.
Les principales tribus se sont réunies sous l'égide d'Aguilah Saleh, le président du parlement de l'est, et principale figure politique de la région se permettant de s'opposer à Khalifa Haftar et ses fils. Certains observateurs y voient le début d'une scission irrémédiable entre le maréchal et les tribus de l'Est.