À Yaoundé, le dernier bilan fait état d'au moins 30 morts dans le quartier Mbankolo où un éboulement s'est produit le 8 octobre 2023. Comment une digue y a lâché sous le poids des eaux, après trois jours de pluies diluviennes ? Éléments de réponse.
À Yaoundé, au lendemain d'un éboulement de terrain dramatique, les populations ont été invitées à évacuer le site. C'est une digue vieille de plus de 100 ans qui est à l'origine de l'éboulement qui a fait 30 morts, selon le bilan officiel, et des dizaines de disparus.
Elle a lâché sous le poids des eaux, après trois jours de pluies diluviennes. Les canalisations qui laissaient passer les eaux étaient obstruées.
C'était un petit ilot de verdure. Au-dessus des maisons construites à flanc de colline gisait un petit lac artificiel, transformé récemment en étang de pisciculture. Mais la digue ancienne a lâché. Yannick Ayissi, maire du deuxième arrondissement de Yaoundé, souligne : « C'est un petit lac qui a été construit en 1914 par les Allemands [une partie de l'actuel Cameroun était sous domination allemande, de 1884 à 1918, NDLR]. Ce lac était retenu par une digue, un petit barrage. Et, en contrebas, il y a un ravin où nous sommes actuellement. Dans ce ravin, il y avait malheureusement des concessions qui ont été construites, des populations qui y résidaient. Et lorsque cette digue a lâché, l'eau a emporté tout sur son passage. »
Plus de 24 heures après le drame, la pelleteuse est venue renforcer le travail des sapeurs-pompiers et des volontaires. L'engin permet au cours d'eau obstrué par des habitations de reprendre le cours de son lit. Les maisons qui ont résisté à l'éboulement vont être détruites.
Serge Ndoh, secouriste, explique l'objet de sa présence : « Nous sommes en train d'aider les gens qui ont été déguerpis, qui sont obligés de quitter leur domicile. Nous sommes en train de les aider à sécuriser leurs biens. Tout à l'heure, l'engin va casser les domiciles, il faut que les gens enlèvent rapidement leurs biens et nous apportons un coup de main à cela. »
Franck Biya, fils et conseiller du chef de l'État, est venu pour saluer les quelques sinistrés encore sur place. Il a aussi échangé avec le maire qui rappelle que cette zone est non-constructible. Le recasement des habitants a aussi fait l'objet de discussions.
La défaillance vient du contrôle de l'urbanisation par les autorités municipales.