Cameroun: Comment une digue a lâché et entraîné la mort d'au moins 30 personnes à Yaoundé

L'équipe MSF composée d'un coordinateur d'urgence, d'un superviseur DMC, d'un responsable de la communication et de volontaires de santé communautaire, marche pour atteindre le village d'Enyenge où ils mènent le deuxième jour de la campagne de vaccination contre le choléra. L'équipe MSF composée d'un coordinateur d'urgence, d'un superviseur DMC, d'un responsable de la communication et de volontaires de santé communautaire marche pour atteindre le village d'Enyenge, dans le Sud-Ouest du Cameroun, où ils mènent le deuxième jour de la campagne de vaccination contre le choléra.

À Yaoundé, le dernier bilan fait état d'au moins 30 morts dans le quartier Mbankolo où un éboulement s'est produit le 8 octobre 2023. Comment une digue y a lâché sous le poids des eaux, après trois jours de pluies diluviennes ? Éléments de réponse.

À Yaoundé, au lendemain d'un éboulement de terrain dramatique, les populations ont été invitées à évacuer le site. C'est une digue vieille de plus de 100 ans qui est à l'origine de l'éboulement qui a fait 30 morts, selon le bilan officiel, et des dizaines de disparus.

Elle a lâché sous le poids des eaux, après trois jours de pluies diluviennes. Les canalisations qui laissaient passer les eaux étaient obstruées.

C'était un petit ilot de verdure. Au-dessus des maisons construites à flanc de colline gisait un petit lac artificiel, transformé récemment en étang de pisciculture. Mais la digue ancienne a lâché. Yannick Ayissi, maire du deuxième arrondissement de Yaoundé, souligne : « C'est un petit lac qui a été construit en 1914 par les Allemands [une partie de l'actuel Cameroun était sous domination allemande, de 1884 à 1918, NDLR]. Ce lac était retenu par une digue, un petit barrage. Et, en contrebas, il y a un ravin où nous sommes actuellement. Dans ce ravin, il y avait malheureusement des concessions qui ont été construites, des populations qui y résidaient. Et lorsque cette digue a lâché, l'eau a emporté tout sur son passage. »

Plus de 24 heures après le drame, la pelleteuse est venue renforcer le travail des sapeurs-pompiers et des volontaires. L'engin permet au cours d'eau obstrué par des habitations de reprendre le cours de son lit. Les maisons qui ont résisté à l'éboulement vont être détruites.

Serge Ndoh, secouriste, explique l'objet de sa présence : « Nous sommes en train d'aider les gens qui ont été déguerpis, qui sont obligés de quitter leur domicile. Nous sommes en train de les aider à sécuriser leurs biens. Tout à l'heure, l'engin va casser les domiciles, il faut que les gens enlèvent rapidement leurs biens et nous apportons un coup de main à cela. »

Franck Biya, fils et conseiller du chef de l'État, est venu pour saluer les quelques sinistrés encore sur place. Il a aussi échangé avec le maire qui rappelle que cette zone est non-constructible. Le recasement des habitants a aussi fait l'objet de discussions.

La défaillance vient du contrôle de l'urbanisation par les autorités municipales.

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