La période durant laquelle les candidats postulant à la course présidentielle font leur promotion débute ce jour. À Antsiranana, les tableaux d'affichage ont été installés dimanche dernier. Les premiers responsables de la préfecture, une semaine plus tôt, ont réitéré leur engagement et ont encouragé les citoyens responsables à participer aux élections.
Toutefois, la population hésite, suite à la manifestation du Collectif des onze candidats. Elle se demande si elle assiste dores et déjà à une crise postélectorale. « Depuis longtemps, tout dépend de la Capitale. C'est le système. Alors, les régions se contentent de la décision tranchée par Antananarivo. Souvent, ça a été ainsi, et cela depuis la Première République. Faudra-t-il attendre que le calme revienne ? ».
Jenner, un observateur, est frustré. La campagne électorale est lancée pour un prétendant. Des tam-tam ont été effectués pour annoncer sa venue à Diego. Donc, cet après-midi à partir de 15 heures, au stade manara-penitra Kianja Soa, monsieur donnera rendez-vous à ses sympathisants, où il exposera son programme pour les cinq années à venir, si et seulement s'il est réélu.
Comme d'habitude le numéro Un du parti orange sera escorté par une bonne dizaine d'artistes, notamment Dalvis, Smaven, Ceasar, Zandry Ahmed, Jerry Marcoss, Rijade, Big Mj, Basta Lion, Rim'Ka ainsi que d'autres invités surprises. Ça promet un show, reste à savoir, si les Diegolaises seront massivement présentes, vu la situation sociopolitique actuelle.
Les optimistes y croient, « Il ne perd pas le Nord. Il a choisi la pointe du pays. C'est déjà quelque chose ... C'est significatif. Il a fait preuve de considération. Il est parmi l'un des rares présidents qui ont visité le plus Diego-Suarez. Donc, moi, je suis reconnaissant. J'assisterai au meeting », Miharitra montre sa gratitude.
D'autre part, l'indécision est constatée chez quelques-uns. « Je vais voir ça de loin, je crois. Rien n'est sûr. Le pays n'est pas tout à fait stable. Nous ne savons pas ce qui va se passer. Je reste à la maison », confie Zafiely, un citoyen lambda. Comme lui, la majorité silencieuse de la ville du Varatraza préfère ne pas s'avancer.
Selon un sondage effectué, le taux d'abstention sera élevé cette année. Les élections n'intéressent plus les jeunes de plus de 18 ans. « Autant de fausses promesses que de mensonges. Le développement commence par moi. Il faut travailler dur, faire des économies, construire une maison. Bref, s'en sortir, sans l'aide de l'Etat. Je trouve que c'est mieux, parce que ces politiciens ont suffisamment d'argent. Par contre, nous devrons nous battre pour que notre famille ne manque de rien », se désole Sylvestre Mahavita, un père de famille. Et, bon nombre de personnes dans la région DIANA partagent son opinion.
Désorientés, les concitoyens Tavaratra deviennent des spectateurs impuissants. L'agacement, le ras-le-bol, l'anxiété entraînent un malaise général, accompagné d'un resserrement à l'épigastre et d'un besoin continuel de changer de position.
Les discours politiques nauséabonds déplaisent à la jeune génération. La plupart du temps, elle se pointe aux campagnes électorales pour voir les spectacles bôjo (gratuits) afin d'oublier les tracas du quotidien. Elle est tout ouïe lorsque les artistes du moment montent sur les planches et garde les yeux rivés sur l'écran de son smartphone une fois que le politicard prend le micro. Telle est la réalité. Et dire que ces pauvres prétendants à la Présidence comptent sur elle le jour J, parce qu'ils ont été acclamés par des centaines de milliers de voix !
Les artistes locaux, pour leur part, attendent les compétiteurs généreux puisque ce sera une occasion de resserrer davantage les liens avec leurs convaincus...