À partir de ce mardi 10 octobre se tient à N'Djamena la dixième édition du Festival international « Le souffle de l'Harmattan ». Pendant cinq jours, dans les locaux de l'Université privée Emi Koussi, une centaine d'écrivains, de poètes, de slameurs et de professionnels du livre vont célébrer le livre autour de tables rondes, de dédicaces et de manifestations culturelles.
« Les chemins sont pierreux et la solitude les attise. » Cette phrase du célèbre poète Nimrod pourrait fort bien s'appliquer au monde littéraire tchadien, tant son isolement est patent. C'est pour tenter de verdir un peu un paysage désolé que depuis dix éditions, Sosthène Mbernodji réunit chaque année les écrivains, les poètes, les slameurs et les penseurs pour le FISH, le Festival international le souffle de l'Harmattan. Cette année une centaine de festivaliers sont présents sur les rives du Chari.
« Cette année nous aurons comme invité d'honneur Ndongo Mbaye, universitaire, journaliste et poète sénégalais. Il y aura également nos amis du Burkina Faso et du Cameroun, un auteur venu de France et un autre du Canada. Ils s'associent aux écrivains et slameurs tchadiens pour marquer d'une pierre cette édition. »
Le défi du livre
Des tables rondes permettront aussi de réfléchir à la meilleure façon de renforcer un secteur encore très fragile. « On a déjà une librairie qui est en train de mourir, on n'a pas de diffuseur au Tchad, les éditeurs évoluent de manière éparse et n'ont pas toutes les composantes d'une maison d'édition. Et donc le défi est de professionnaliser le secteur, afin que l'on ait des livres de bonne facture. »
Les professionnels du livre attendent en outre que les promesses de l'État formulées l'an dernier se concrétisent. Une enveloppe de 400 millions de francs CFA doit être débloquée pour renforcer les acquisitions de la Bibliothèque nationale.