A la veille de l'ouverture officielle de la campagne électorale, le Collectif des candidats campe sur ses positions et tente le tout pour le tout pour repousser la date du scrutin.
Après la journée sanglante de samedi, le Collectif des candidats a de nouveau donné rendez-vous à ses partisans, hier à Andranonahoatra Itaosy, pour une « marche pacifique » de près d'une demi-heure. Malgré ses blessures, Marc Ravalomanana a participé activement au mouvement aux côtés de Hery Rajaonarimampianina, Hajo Andrianainarivelo, Jean Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka, Brunelle Razafitsiandraofa, Tahina Razafinjoelina et Auguste Paraina soutenus par des parlementaires de l'opposition.
Le Collectif des candidats a ainsi réitéré ses revendications, dont le rejet de la candidature d'une personne de nationalité étrangère ; la tenue d'une élection transparente et crédible ; la recomposition de la CENI ; ainsi que la mise en place d'une Cour Electorale Spéciale. « L'objectif est d'avoir une élection propre, transparente et acceptée par tous », ont-ils martelé.
Selon toujours les explications, tant que ses conditions ne sont pas réunies, l'élection peut attendre.
Une position que les candidats ont maintenue lors d'une conférence de presse, à Antaninarenina vers la fin de la journée.
En effet, les 11 candidats ont insisté sur le fait que toutes les conditions ne sont pas encore remplies pour que l'élection se maintienne.
Ils ont annoncé ainsi la poursuite du mouvement en cas de maintien de la propagande, tout en dénonçant l'obstination du camp d'en face à faire campagne malgré les différentes médiations.
Sourde oreille
En tout cas, retenu à une autre rencontre, Marc Ravalomanana n'était pas présent à l'Hôtel Colbert. Il a, en revanche, dépêché un représentant après avoir participé activement à la réunion des candidats du Collectif.
« Nous multiplions les rencontres avec nos partenaires étrangers pour l'application de la loi à Madagascar car nous sommes signataires des chartes internationales », a poursuivi Hery Rajaonarimampianina avant de revenir sur les différentes médiations déjà menées par le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes de Madagascar.
« Nous avons accepté l'invitation du FFKM pour l'intérêt de la nation. Notre manifestation prend fin au cas où la campagne n'est pas maintenue. Nous sommes de bonne foi, ce qui n'est pas le cas du camp d'en face », a quand à lui fait part Auguste Paraina.
Le Collectif des candidats veut montrer que tous les recours possibles ont été épuisés mais l'autre camp fait la sourde oreille et laisse ainsi pourrir la situation.
« Nous n'avons pas eu de réponses favorables, il faut éviter la crise et il faut donner place à un accord politique. Les conditions ne sont pas remplies pour avoir une élection transparente, libre et acceptée par tous. Nous nous levons pour le respect des lois et de la Constitution », a enchaîné Hery Rajaonarimampianina. Le Collectif donne ainsi rendez-vous à ses partisans pour une autre manifestation, ce jour.
Comité des sages
Peu importe, entre la conférence de presse de la journée et la marche à Itaosy, le collectif des candidats a trouvé le temps de s'entretenir avec l'ambassadeur de la République d'Afrique du Sud, SEM. Sisa Ngombane, à Ankorondrano. Il a été ainsi indiqué que « Le Comité des Sages auprès de la SADC envisage de se rendre au pays avant la tenue des élections ».
De plus, une composante d'observation de longue durée de la mission d'observation des élections de la SADC sera déployée à Madagascar.
La réunion d'hier fait suite à celle du 18 septembre 2023 où le Collectif a soulevé bon nombre de préoccupations concernant l'organisation des élections présidentielles à Madagascar.
Des préoccupations qui ont été transmises à la SADC par l'ambassadeur de la République d'Afrique du Sud.
Ce dernier a appelé au calme après une semaine de manifestations très intenses dans la capitale.