Enclenché la semaine dernière, les opérations pour le retrait des soldats français présents au Niger doivent débuter ce 10 octobre.
Ce retrait va s'effectuer sous escorte de l'armée nigérienne, a annoncé le régime militaire dans un communiqué. "Nous allons lancer l'opération de désengagement dans la semaine, en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens", a indiqué l'état-major français des armées. Les opérations pour le retrait des soldats français présents au Niger commenceront ce 10 octobre, sous escorte de l'armée nigérienne, a annoncé dans un communiqué le régime militaire arrivé au pouvoir depuis fin juillet.
Le retrait des quelque 1.400 troupes tricolores du pays sahélien avait été exigé par les généraux nigériens après leur arrivée au pouvoir, et le président français Emmanuel Macron avait annoncé leur départ progressif le 24 septembre "d'ici la fin de l'année", se conformant ainsi à la volonté des nouvelles autorités ayant renversé le président Mohamed Bazoum, qui ont dénoncé les accords de défense liant Niamey à Paris. "Nous ferons ce qui est planifié, cela se déroulera conformément à la planification", avait assuré l'état-major français, alors que le régime militaire a accusé la France de ne pas être "dans une logique de quitter le Niger" et semblait peu encline à laisser manœuvrer librement les militaires en partance.
Plusieurs convois ont amorcé le retrait ce week-end
« Les opérations pour le départ du premier convoi sous escorte de nos Forces de défense et de sécurité débuteront dès demain, mardi 10 octobre », indique le document, lu lors du journal télévisé. « Après des rencontres » et des « échanges entre nos autorités et la partie française, un calendrier de retrait de leurs troupes a été déterminé d'un commun accord », précise le régime. Ce week-end, plusieurs convois ont eu lieu entre les bases avancées du nord-ouest, où sont déployés 400 militaires.
Quelque 1.000 soldats et aviateurs français sont déployés sur la base aérienne française de Niamey et 400 à Ouallam et Ayorou (nord-ouest), aux côtés des Nigériens, dans la zone dite des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, sanctuaire du groupe État islamique. Les militaires déployés sur les bases avancées devraient être les premiers à se désengager. Un schéma similaire à celui du Mali, où le retrait français avait commencé par les trois emprises les plus au nord du pays.
« Après des rencontres » et des « échanges entre nos autorités et la partie française, un calendrier de retrait de leurs troupes a été déterminé d'un commun accord », précise le régime. Peu de voies sont utilisables pour quitter le Niger. Les frontières terrestres étant fermées avec le Bénin et le Nigeria. Et le Niger interdit le survol de son territoire par des avions français, civils et militaires, sauf autorisation dérogatoire.
Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N'Djamena (Tchad). Si les containers français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier. La France a déployé jusqu'à plus de 5500 hommes dans le Sahel.
Elle quitte la région après plus de 10 ans de présence. Le Niger servait depuis 2013 de plateforme de transit pour les opérations antiterroristes menées au Mali, avant de devenir le coeur du dispositif français dans la région après le retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso, depuis l'été 2022. Le président français Emmanuel Macron avait annoncé qu'une nouvelle stratégie de la France en Afrique sera finalisée.