Afrique de l'Ouest: 20 ans de Politique agricole de l'Uemoa - Les acteurs saluent les avancées et notent des défis encore à relever

Le Burkina Faso abrite, à partir de ce jour jusqu'à jeudi 12 octobre, le colloque international organisé dans le cadre du 20e anniversaire de la Politique agricole de l'Uemoa (Pau). La cérémonie d'ouverture de cet événement majeur a permis aux différents intervenants de saluer les avancées notées durant les deux décennies de mise en oeuvre du programme mais aussi, de lister les défis qui persistent.

Prenant la parole, le représentant du président de la Commission de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) a rappelé que la Pau ambitionnait à sa création il y a 20 ans, à contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins alimentaires, au développement économique et social des États membres et à la réduction de la pauvreté.

Mamadou Serifo Jaquite a souligné aussi qu'ils ressortaient du processus d'élaboration de la Pau en 2001, trois défis à moyen et long terme pour le secteur agricole. Il s'agissait selon lui, de « nourrir la population de la région dans un contexte de forte croissance démographique et d'urbanisation, d'accroître la production agricole de façon durable par l'intensification, de la réduction de la pauvreté en milieu rural en améliorant le revenu et statut des agriculteurs.

A ce jour, M. Diakité a déclaré que le moins que l'on puisse dire est que ces défis demeurent malheureusement d'actualité et se trouvent être renforcés par des enjeux nouveaux.

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A l'en croire, même si on a pu observer, dans le temps, une amélioration des productions agrosylvopastorales, force est de constater que ces productions ne résultent pas d'une amélioration substantielle de la productivité des différents facteurs de production.

Elles sont plutôt, selon lui, le fruit d'une extension de la base productive au détriment, parfois, des considérations environnementales notamment, une emprise du front agricole sur les réserves forestières, mauvaise utilisation des intrants chimiques, destruction des sols, pollution de l'eau et des sols.

Par conséquent, il a « encouragé » les différentes parties prenantes réunis à l'occasion de ce colloque, « à ne ménager aucun effort pour définir les actions stratégiques et opérationnelles à mettre en place pour s'assurer que les politiques agricoles de l'Union nous garantissent une véritable souveraineté alimentaire et nutritionnelle ».

Par ailleurs, le représentant du ministre burkinabè en charge de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques a « réaffirmé la priorité accordée à ce secteur par le Burkina Faso et qui joue un rôle essentiel dans la vie sociale et économique des populations, particulièrement celles rurales ».

Boukary Savadogo a souligné, cependant, que la situation alimentaire et nutritionnelle des populations de son pays ne cesse de se dégrader au cours de cette dernière décennie. Pis, il a signalé que « les dernières informations sont plus qu'alarmantes, avec plus trois (03) millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure ».

Selon le conseiller technique du ministre, les causes de cette situation, sont « multiples et liées notamment aux facteurs conjoncturels sécuritaires et sanitaires que connaît la région, mais aussi structurels si on observe de près les dimensions non suffisamment maîtrisées du secteur agricole ».

Par ailleurs administrateur des affaires sociales et expert en gestion de projet, M. Savadogo a relevé ainsi qu'il est nécessaire d'accorder une attention particulière à un certain nombre de défis à relever notamment, accroître la productivité et les productions des systèmes agrosylvopastoraux et halieutiques, réduire structurellement la dépendance extérieure du pays sur des produits alimentaires de grande consommation et enfin assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations burkinabè dans un contexte de croissance démographique et d'urbanisation galopantes.

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