Dakar — Près de 700 victimes d'accidents de la route résultant dans 90 % des cas de facteurs humains ont été recensées au Sénégal en 2022, a annoncé, mardi, à Dakar, le directeur exécutif de l'Association des assureurs du Sénégal, Mactar Faye.
"L'accident de Sikilo (région de Kolda) a été une alerte pour l'Etat, avec des mesures très importantes prises, dont l'interdiction pour les véhicules de transport de circuler entre régions, la nuit, de minuit à 5 heures du matin. Depuis lors, nous notons des résultats positifs", s'est-il réjoui lors de la célébration de la 18e Semaine nationale de la prévention routière.
Les acteurs des transports vont "rassembler leurs énergies" pour "trouver ensemble des réponses et arrêter le massacre sur les routes".
Le secrétaire exécutif de l'Association des assureurs du Sénégal, qui a été directeur de la prévention routière pendant plusieurs années, rappelle que la Semaine nationale de la prévention routière est un "temps fort" de mobilisation nationale contre l'insécurité sur les routes.
Depuis 2003, a-t-il rappelé, elle est célébrée au Sénégal, avec une campagne de communication visant à "informer et [à] orienter les usagers sur le type de comportement à avoir sur la route", a souligné Mactar Faye.
"C'est un moment de dialogue, d'échange et de partage sur les bonnes pratiques, les expériences, car la sécurité routière est un sujet fédérateur et sociétal, qui nous interpelle tous", a-t-il dit.
Le thème choisi cette année est : "Quel plaidoyer pour une sécurité routière durable au Sénégal ?"
Mactar Faye estime qu'il ne s'agit plus aujourd'hui de s'attarder sur les causes des accidents, mais plutôt de "voir quelles solutions adopter pour les réduire au maximum". Il a ainsi plaidé pour la formation à travers l'éducation routière dans les programmes scolaires mais également la sensibilisation et la sanction en cas d'infractions.
"L'Etat essaie, depuis des années, de mettre en place un système de délivrance de permis de conduire à points, d'améliorer les infrastructures routières et le facteur technique en mettant en place un centre de visite technique moderne", a-t-il précisé.
"Pour cette édition, toutes les recommandations pertinentes qui sortiront de cette semaine seront versées dans les projections qui sont prévues dans la stratégie nationale de sécurité routière", a révélé Boubacar Diop, secrétaire général de l'Agence nationale de la sécurité routière (ANASER).
Réduire le nombre d'accidents de 50 %
Il précise que l'objectif de l'Etat est de réduire d'ici à 2030 le nombre d'accidents de 50 %. La Semaine nationale de la prévention routière sera l'occasion de mener sur le terrain des campagnes de sensibilisation, selon M. Diop.
Evoquant le nombre important d'accidents enregistrés chaque année sur les routes sénégalaises, le directeur de la Nouvelle Prévention routière du Sénégal, Mor Adji, souligne que la sécurité routière est plus que jamais un enjeu majeur pour le pays. "C'est notre responsabilité à tous", a-t-il lancé.
"C'est un combat quotidien sans relâche pour sauver des vies, pour éviter des accidents et améliorer la sécurité sur nos routes", a ajouté M. Adji.
La présidente de l'Association des assureurs du Sénégal, Oumou Niang Touré, estime que les solutions sont à rechercher auprès de toutes les parties concernées pour agir ensemble et arrêter le massacre sur les routes.
La 18e édition de la Semaine nationale de la prévention routière va permettre aux acteurs du secteur des transports d'échanger sur les bonnes pratiques et les solutions permettant de réduire les accidents de la route.
Diverses activités de sensibilisation sont prévues quotidiennement jusqu'au 14 octobre.
Une table ronde est également au menu des activités et va réunir des panélistes qui appartiennent à plusieurs disciplines et secteurs, comme la médecine, la sociologie, la police, la gendarmerie, les transporteurs et les assurances pour trouver les meilleures solutions et les proposer à l'Etat.