Le manque de financement des projets et des entreprises en Afrique est l'un des sujets de discussion des assemblées du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech, qui sont réunis jusqu'à dimanche 15 octobre. Selon les calculs du FMI, avec l'objectif d'une neutralité carbone en 2050, l'effort porté par le privé dans les économies émergentes et en développement doit doubler. En Afrique, principal manquement : le secteur privé est parfois trop frileux pour investir.
En 1973, à Nairobi, Robert McNamara, alors président de la Banque mondiale, appelait les pays riches à contribuer plus et mieux pour les pays pauvres : « Si les décisions courageuses sont prises, alors le développement pourra s'accélérer. »
Et 50 ans plus tard, l'Afrique manque toujours de financement. C'est dans le secteur privé que des efforts doivent être faits. Le Sénégalais Makhtar Diop est le directeur de la Société financière internationale, organisation de la Banque mondiale chargée des opérations avec le privé :
« Quand je les vois, les investisseurs institutionnels sur l'Afrique nous disent deux choses : la taille, il nous faut des projets plus grands, d'où l'agenda régional. Et ils nous disent deuxièmement que c'est très risqué, on a appris qu'il y a un coup d'État quelque part, on ne veut pas mettre notre argent. Il faut leur apporter quelque chose. Donc ce qu'on fait, on leur fait plus de garanties, plus d'argent sous forme de dons, pour pouvoir faire ça. »
Objectif : amélioration des instruments de garanties. En un an, la SFI a augmenté de 30 % ses engagements avec des entreprises du privé : « Les résultats sont là, mais on n'est pas du tout satisfaits, tant qu'il y aura ce niveau de pauvreté, on ne sera pas satisfaits », résume Makhtar Diop.
Un travail est réalisé également pour le soutien aux petites entreprises. Avec plusieurs intentions : prendre plus de risques, multiplier les aides et faciliter la mise en relation entre les banques et les entrepreneurs.