Burkina Faso: Incendie véhicules à Houndé - « Notre société n'a aucun lien avec un groupe de mercenaires »

analyse

Les responsables de la société de sécurité privée dénommée Force de sécurité et d'intervention privée (FSIP) ont donné une conférence de presse le 10 octobre 2023 à leur siège à Ouagadougou. Ils entendaient par cet acte déplorer la prise à partie de leurs agents dans la ville de Houndé par des manifestants le 27 septembre dernier ; lesquels avaient érigé des check-points pour, disent-ils, soutenir les autorités de la Transition et avaient cru avoir mis la main sur un groupe de mercenaires accusés de vouloir déstabiliser le régime. Faux, a rétorqué Honoré Yaméogo, directeur des opérations par intérim de la FSIP, entouré de ses collègues.

« La Force de sécurité et d'intervention privée (FSIP) dément toutes les accusations faisant de nos éléments des mercenaires qui tentaient de mener des actions de déstabilisation ». S'il y a une et une seule phrase à retenir de la rencontre de la société de sécurité privée burkinabè, reconnue légalement depuis 2011, avec les journalistes, c'est sans doute celle-là. Elle a été prononcée par Adjata Séré/Traoré, Directrice des ressources humaines (DRH). Mais comment en est-on arrivé là ?

Une mission composée de trois personnes a quitté Ouagadougou dans la soirée du 26 septembre pour aller escorter des expatriés (des techniciens français et suédois) de l'aéroport de Bobo-Dioulasso aux sites d'adduction d'eau potable de Banfora. Selon les propos de la DRH, arrivée dans la ville de Houndé dans la soirée du 26, la mission a été stoppée d'abord par un premier check point « irrégulier » puisque mis en place par des populations civiles qui manifestaient en soutien aux autorités de la Transition.

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L'équipe a été par la suite autorisée à poursuivre son trajet mais a été confrontée à un second check-point de manifestants. En ces lieux, les croquants refusent de lui céder le passage et elle est obligée d'y passer la nuit. L'équipe assure que la police nationale et la gendarmerie de la cité ont bel et bien vérifié les documents concernant la mission et les permis de port d'armes (deux pistolets automatiques, deux fusils à pompe calibre 12 ainsi que des gilets).

Mais à la vue de cet « arsenal » qui n'est pourtant pas composé d'armes de guerre, selon Honoré Yaméogo, directeur des opérations par intérim, les manifestants qui baignaient déjà dans les rumeurs de coup d'Etat pensaient avoir mis la main sur un groupe de mercenaires. La police nationale et la gendarmerie interviennent pour dédouaner l'équipe mais leurs arguments ne changeront rien à la religion des protestataires, déjà faite. Il a même été dit que ces hommes, et singulièrement leur chef, Da Koundar Ebenezer, auraient été envoyés par un président d'un pays voisin en vue de déstabiliser la Transition. Leur véhicule a été saccagé et certains membres de l'équipe ont été « pourchassés comme du gibier à abattre ».

L'un d'eux a été blessé. Il n'en faut pas plus pour que les réseaux sociaux s'enflamment en montrant des vidéos et d'anciens ordres de mission soustraits des sacs. La société, qui intervient dans le gardiennage, la sécurité des entreprises et la protection rapprochée, chiffre provisoirement les dégâts qu'elle a subis à près de 20 millions de francs CFA et une arme disparue. Elle salue « le professionnalisme de l'armée qui a permis de sauver la vie » de ses éléments.

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