Afrique du Nord: Genève - M. Zniber dénonce la militarisation des camps de Tindouf et le refus de recensement des populations séquestrées

Genève — La militarisation des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, couplée au refus de l'État hôte d'opérer un enregistrement des populations séquestrées, constituent une violation des principes immuables de la Convention de 1951 sur les réfugiés, a affirmé, mardi, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber.

S'exprimant lors du débat général de la 74ème Session du Comité Exécutif du Programme du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), M. Zniber a jeté la lumière sur "la situation préoccupante dans laquelle les populations des camps de Tindouf tentent de survivre", soulignant que "la militarisation des camps, couplée au refus de l'État hôte d'opérer un enregistrement des populations séquestrées, sont autant de facteurs constituant une situation anormale et unique dans les annales du HCR".

L'absence d'un recensement rend impossible l'évaluation des besoins, empêche la prévention de la fraude et affecte l'intégrité des systèmes de protection du HCR, a mis en garde le diplomate marocain.

"Nous en appelons ainsi à la communauté internationale, donateurs et organisations compris, de confronter l'Algérie à sa responsabilité de permettre au HCR le recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf", a-t-il ajouté.

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Par ailleurs, M. Zniber a relevé que le Maroc, à la fois État hôte et État donateur des réfugiés, s'inscrit dans une vision humaniste, réaliste et pragmatique qui répond aux besoins des réfugiés.

"Le Royaume est l'un des seuls États à appeler à l'inclusion des réfugiés dans les systèmes de santé nationaux. Un engagement qui s'appuie sur un travail de fond mené tout au long de cette année, alimenté par l'adoption en juin 2023 de la Déclaration de Rabat sur la santé des réfugiés et migrants lors de la 3ème Consultation mondiale éponyme tenue au Maroc", a-t-il dit.

Le Maroc poursuit une politique d'inclusion globale permettant aux réfugiés d'accéder aux services de base et au marché de l'emploi, au même titre que les Marocains, a-t-il assuré.

Ainsi, l'agenda humanitaire du Royaume, pays hôte du Pacte de Marrakech, communique avec son agenda migratoire mené sous les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par la mise en place d'une stratégie nationale d'asile et d'immigration, a expliqué M. Zniber.

"Plus de 130 millions de personnes relèveront du mandat du HCR à partir de 2024. Cela nécessite un engagement humanitaire mais également politique urgent, fondé sur la valeur cardinale que constitue le partage des charges et des responsabilités", a-t-il rappelé.

Alors que le HCR observe une augmentation nette des mouvements mixtes partout dans le monde et en particulier en Afrique, les actions ne peuvent se limiter au contrôle des frontières, a estimé M. Zniber, appelant, dans ce sens, à s'attaquer aux causes profondes de ce phénomène.

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