Les efforts fournis par les gestionnaires de la nouvelle aire protégée Menabe Antimena (APMA) font leurs effets.
Diminuer annuellement les pertes en couvertures forestières à Madagascar.
Un objectif ambitieux que les gestionnaires de la nouvelle aire protégée Menabe Antimena se sont fixés.
Une tendance à la baisse des pertes en couverture forestière a été observée à partir de l'année 2021.
Celles-ci ont considérablement diminué pour arriver à 100 ha en 2023 (entre janvier et août de cette année).
L'année 2022 en ayant enregistré 514 ha. Les gestionnaires de cette nouvelle aire protégée ne comptent pas en rester là. La vision est de « restituer le Menabe Antimena comme avant sa perte ».
Les objectifs annuels des gestionnaires se focalisent sur quatre axes stratégiques, à savoir : responsabiliser les acteurs locaux, sécuriser le noyau dur, développer des chaînes de valeur viables et assurer la gestion administrative et financière de l'aire protégée.
Il conviendrait de noter que la situation en matière de pertes de couverture forestière n'a pas toujours été ainsi.
Entre 2015 et 2019, le Menabe Antimena a perdu 40% de sa couverture. De 2015 à 2017, les pertes en couverture forestière étaient de 2 966 ha à 9 159 ha.
Atouts
Qualifiée d'aire protégée mixte (terrestre et marine), l'aire protégée Menabe Antimena est localisée dans la région Menabe, plus précisément à cheval entre le district de Belo Tsiribihina et de Morondava.
Faisant partie de l'écorégion de l'ouest de Madagascar, cette aire protégée a connu des années sombres en matière de destruction.
La destination Menabe dispose de divers atouts permettant de développer, non seulement la région, mais aussi le pays dans sa globalité.
L'on peut parler de l'écotourisme avec l'existence de différents circuits, notamment dans la forêt sèche ainsi que dans les mangroves.
Outre l'écotourisme, le développement des chaînes de valeur à des fins résilientes comme la pêche, l'agriculture, l'élevage ou encore l'agroforesterie est actuellement mené par les gestionnaires avec le concours de leurs partenaires afin de promouvoir autant que possible la région.
Défis
Les mesures prises dans le cadre de la restitution de l'aire protégée Menabe Antimena se confrontent toutefois à divers défis. Notamment dans l'axe relatif à la responsabilisation des acteurs.
Ce, même si l'on comptabilise actuellement 13 transferts de gestion initiés dans l'aire protégée et bien que les cahiers de charge, les règlements intérieurs et même les Dina soient opérationnels.
C'est d'ailleurs au niveau de ce dernier dispositif que se posent les problèmes. Les Vondron'Olona Ifotony (VOI) n'osent pas appliquer les Dina déjà homologués et diffusés depuis 2021 de peur de représailles.
La peur serait exacerbée par les liens familiaux existant dans les villages.
L'indifférence y serait également pour quelque chose. La sécurisation du noyau dur connaîtrait également des difficultés.
Ce qui rend les interventions plus difficiles voir les freine malgré les activités régaliennes du gestionnaire (lutte contre les feux, patrouilles mixtes ou encore communautaires).
L'ouverture des accès à cette zone, sa démarcation afin de faciliter toute circulation et sécurisation fait partie des objectifs à atteindre cette année si l'on s'en tient aux gestionnaires.
À la 2e année de la mise en oeuvre du 2e plan d'aménagement et de gestion (PAG), l'optimisme est au rendez-vous auprès de l'aire protégée Menabe Antimena.