Nouveau rebondissement dans le procès de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz jugé, entre autres, pour enrichissement illicite. Après 9 mois d'audience et d'interrogatoires, lundi 9 octobre, lors de la première séance de plaidoirie le collectif des avocats de la défense de l'ancien président s'est retiré de l'audience jusqu'à nouvel ordre. Selon eux les conditions d'un procès équitable ne sont pas réunies.
Les avocats de la défense de l'ancien président ont décidé de se retirer, après le rejet par le tribunal de leur demande de convocation de nouveaux témoins. Parmi les personnalités proposées : de hauts responsables en poste dans le gouvernement actuel.
Pour Taleb Kyar, l'un des avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz, sans de nouveaux témoins du côté de la défense, les conditions d'un procès équitable ne sont pas réunies. « Le procès équitable nécessite que chaque partie puisse présenter les éléments de preuves dont il dispose. Ce que la cour doit rejeter, c'est les témoignages, mais pas la comparution d'un témoin ! Un acte d'instruction, vous pouvez le présenter à tous les niveaux de la procédure. »
Maitre Brahim Ebetty, avocat de la partie civile dénonce une fuite en avant de la défense. Selon lui, cette liste de témoins aurait dû être proposée bien avant, pendant la phase préparatoire du procès. « On arrive à la phase des plaidoiries. S'il y a des témoins, amenez-les à la barre, mais la cour n'est pas tenue, par le code de procédure, de convoquer des témoins lors cette phase. Pour moi, c'est une stratégie : ils ont peur des faits de corruption de blanchiment avérés. »
Après le retrait de la défense, la cour a suspendu l'audience une semaine et a commis d'office deux avocats pour représenter l'ancien président. Une décision que rejette le collectif des avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui assurent rester les seuls avocats légitimes de l'ancien chef de l'État. Ils dénoncent par ailleurs le refus de la cour de poursuivre la comparution de l'ancien président.