Madagascar: Poésie - Ny Iraka, le poète des patrimoines

Coupe de cheveux bien réglée, physique de lutteur, Raymond Radimilahy est de ces gendarmes poètes mais aussi orateurs. Ces vers parlent souvent du patrimoine culturel et surtout d'harmonie sociale.

Entre le képi et la plume, pour le gendarme et poète Raymond Radimilahy, être « au service de la langue malgache » occupe la première ligne. Servir sa langue maternelle, pour lui, c'est écrire des poèmes à la limite du travail de mémoire et du loisir dans la lecture. « J'ai été à Mandiavato, pour être l'orateur d'une demande en mariage, j'en ai profité pour demander aux locaux l'histoire du dicton 'Ronkenan'i Mandiavato nanasana tongotra' », expose-t-il. Après, l'anecdote villageoise lui a inspiré des vers pittoresques. La sacralité de l'« akoho gasy », au-delà du simple mets, à travers ses vers, le poulet d'élevage à la malgache est un symbole de santé, de « bio » par excellence, d'esthétique même... bref, il est un symbole de l'identité nationale de par sa gastronomie et ses gourmandises. Un jour, quand il entend une histoire sur les origines de l'« Afindrafindrao », cela lui inspire un poème : « Radama II ». La tradition orale et quelques écrits estiment que Rasoamieja, une esclave élevée au rang de « vadikely » royal, a été à l'origine de cette quadrille malgache.

La mission qu'il s'est assignée pour valoriser le patrimoine national se résume dans « Arovy ny fomba ». Ny Iraka, son nom de plume, adopte une ligne d'écriture simple. Du léger. Toute la charge est portée par le coeur du message : harmonie entre les vivants, qu'il évoque la corruption, la lutte de libération du 29 mars 1947, les exploits du footballeur Dezy Monstre ou la « prière de l'amoureux jaloux », etc. « Je sais que je dois encore m'imposer certaines limites », admet-il. Quand bien même quand il faut harmoniser entre sa passion de la poésie et son métier exigeant de gendarme. « J'ai grandi dans le monde rural, ensuite il y a eu mon métier, ma passion pour la poésie, mon éducation catholique aussi... tout cela m'a forgé, et je sais qui je suis », répond-il à la difficile question de concilier ces deux mondes et le fait de jongler entre une institution rigoriste et la plasticité de la poésie. Son projet est maintenant de sortir un recueil, pour l'année prochaine sûrement, suite à la demande de son « fanbase ». « C'est une première pour moi, je ne sais pas encore où aller et comment faire ».

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