On le subodorait, mais aucune confirmation n'avait été faite par l'intéressé.
Le président du Sénat a décidé de libérer sa conscience et de dire qu'il a subi des pressions pour ne pas occuper le poste de président par intérim.
Il l'a fait lors d'une interview menée par Gaëlle Borgia sur la chaîne France 24.
Dans la foulée, il a, hier matin, déposé une requête à la HCC pour que l'esprit de la Constitution soit respecté et qu'il devienne chef de l'État par intérim jusqu'à prise de fonction de celui qui sera élu.
Une attitude qui va changer le cours des événements
Toute la communauté nationale a salué l'attitude de Herimanana Razafimahefa. Son désistement pour raison personnelle n'a jamais été comprise par la classe politique.
Il avait dit qu'il était prêt à assumer les fonctions de chef de l'Etat par intérim après la démission du président sortant.
Il l'avait réaffirmé à Réunion 1ère lors de son déplacement dans l'île soeur au mois de juin.
Et puis, l'annonce de l'envoi d'une lettre de désistement à la HCC a provoqué la consternation de tous les acteurs politiques.
Cela n'a fait que renforcer le doute du Collectif des 11 candidats à la présidentielle.
Les juges constitutionnels se sont empressés de transférer le pouvoir à un gouvernement collégial, la disposition prise étant extra constitutionnelle.
Le président de la Chambre haute s'est muré dans un silence lourd de sens.
L'opinion n'a pas été convaincue par ce soudain revirement.
Elle s'est interrogée sur la nature des pressions qu'il a subies pour accepter ce que certains ont qualifié « d'avanie ».
Il a passé son temps à avaler des couleuvres à son poste de président du Sénat qu'il a refusé de quitter.
Mais comme on dit, il y a un temps pour se taire et un autre pour parler. Il a décidé de briser le silence et de ne pas laisser les choses en l'état.
Les révélations qu'il a faites sur la chaîne France 24 éclairent totalement la situation.
Il a été obligé de signer la lettre de désistement sous la pression de certains membres du gouvernement et de conseillers spéciaux du président.
Il a parlé de menaces de mort à son encontre et aux membres de sa famille.
Il a décidé d'envoyer sa fille de 15 ans en France à cause de cela. Et aujourd'hui, il se sent prêt à assumer ses responsabilités.
La balle est maintenant dans le camp de la HCC qui doit jouer pleinement son rôle.