L'état-major français a confirmé ce 10 octobre 2023 à RFI les premiers départs de militaires et d'équipements français du Niger « conformément à la planification, à la coordination en cours ». Un premier convoi terrestre sous escorte locale a pris la « direction du Tchad », ont annoncé les autorités nigériennes dans un communiqué lu mardi soir à la télévision nationale.
« Les troupes basées à Ouallam ont quitté aujourd'hui leur base. Il s'agit des opérations pour le départ du premier convoi terrestre en direction du Tchad sous escorte de nos Forces de défense et de sécurité », précise le régime de Niamey, dans un communiqué lu mardi soir à la télévision nationale.
Outre ce départ par voie terrestre « trois vols spéciaux » ont été enregistrés à l'aéroport de Niamey, deux pour le départ de « 97 éléments des forces spéciales » et un « consacré à la logistique ». Les autorités nigériennes précisent que le désengagement se poursuivra conformément « au calendrier arrêté d'un commun accord par les deux parties ».
L'accord de retrait, enfin scellé, a visiblement été âprement négocié ces derniers jours, de militaire à militaire. Mais il a permis d'aplanir les divergences, disent les autorités nigériennes.
Si, à Paris, l'état-major des armées ne donne aucune indication sur la manoeuvre à venir, les militaires nigériens ont en revanche publiquement esquissé les contours du retrait français : les 400 soldats présents dans la zone des trois frontières, vont rejoindre Niamey. Puis, l'ensemble des forces françaises, soit 1 500 hommes, rejoindront le Tchad par la route, avant d'être rapatriés.
Ce plan de retrait validé prévoit que sur le sol nigérien, les véhicules militaires français devront démonter les armes de bord. La sécurité sera du ressort des Forces armées nigériennes (FAN).
Le premier convoi composé de camions et de blindés légers a donc pris la route ce mardi, indique l'armée française : route nationale 1, plein est, 1 700 kilomètres pour atteindre le camp Cosseï à Ndjamena. « Ça va être long, long et pénible », confie un haut-gradé français. Alors pour échapper à la longue route vers le Tchad, les militaires français espèrent que les conditions du retrait vont au fil des jours s'assouplir, et surtout que les vols dérogatoires vont se multiplier.