Cameroun: La tolérance administrative des autorités fait plus de 30 morts à mbankolo

11 Octobre 2023

"Toute tolérance devient à la longue un droit acquis" Georges Clémenceau.

La tolérance administrative peut-être définie comme l'absence de l'État à régler, de ne pas employer tous les moyens dont il dispose pour résoudre une situation sécuritaire, sociale, économique etc au seul motif de tolérer.

C'est nettement ce qui se passe au Cameroun à Yaoundé dans le quartier Mbankolo lieu-dit nkol Etam lac dans le village Oliga-Mbankolo.

Alors que le Chef de l'État son Excellence Paul BIYA fait confiance aux ministres chargés d'appliquer les lois, rien n'est fait et c'est le nom de Paul BIYA qui est sali.

La zone de l'éboulement à Mbankolo (comme OYOMABANG et bien d'autres) est une zone dangereuse, une zone à risque, mais le gouvernement a laissé prospérer des constructions, des occupations anarchiques depuis des décennies sans empêcher aux citoyens de continuer le désordre urbain.

Dans la nuit du 8 octobre 2023, plus de 30 Camerounais sont morts, plusieurs blessés, des sans-abris et certainement des disparus selon le communiqué du Ministre de la Communication René Emmanuel SADI.

Hors selon la loi N° 2004-003 du 21 avril, régissant l'urbanisme au Cameroun, le Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain veille sur les occupations urbaines.

SECTION Il DES REGLES GENERALES D'URBANISME ET DE CONSTRUCTION

Article 9 : (1) Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement. (2) Sont impropres à l'habitat les terrains exposés à un risque industriel ou à des nuisances graves (pollutions industrielles, acoustiques etc.) et ceux de nature à porter atteinte à la santé publique ou aux valeurs culturelles locales. (3) Les zones dans lesquelles se trouvent ces terrains sont précisées dans les documents de planification urbaine ou, à défaut, par un arrêté municipal. (4).

Les mesures de protection, ainsi que les périmètres de sécurité à prendre en compte dans l'élaboration des documents de planification urbaine, sont précisés par les administrations compétentes, notamment celles chargées des mines, de la défense, de l'environnement, du tourisme et des domaines.

Selon la juriste française Fanny Grabias,

Le maintien de l'illégalité

18Le maintien de l'illégalité est la conséquence des tolérances administratives : il révèle le rapport qui s'instaure entre l'administré qui viole la loi et l'administration qui s'abstient volontairement de la faire respecter.

Il se réalise grâce à l'absence d'utilisation par l'administration des moyens dont elle dispose (1) afin de sanctionner une illégalité dont elle a connaissance (2).

Étant donné que le Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain n'a pas veillé à faire appliquer la loi, ce qui devait arriver arriva.

Et certains quartiers à risque où les populations s'implantent au vu et au su des autorités, l'on peut dire sans risquer de se tromper que d'autres éboulements s'annoncent dans les prochaines années.

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