Afrique de l'Ouest: Journalisme économique et financier - Plus de 50 professionnels des médias en stage de certification à Abidjan avec l'institut Bloomberg

11 Octobre 2023

Bloomberg, à travers son programme « Bloomberg media initiative Africa Financial journalism training (BMIA FJT) », a lancé, en partenariat avec l'Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC) et la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), une formation en journalisme financier au profit d'une cinquantaine de journalistes ouest-africains venus du Burkina Faso, du Bénin, de la Côte-d'Ivoire et du Togo, le lundi 9 octobre 2023, à Abidjan. Le programme vise à augmenter le nombre de journalistes et d'analystes financiers qualifiés dans toute l'Afrique, en adoptant une culture journalistique axée sur les données.

Bloomberg est conscient que l'existence d'une presse économique et financière forte et professionnelle en Afrique est essentielle pour aider les acteurs économiques à la prise de décision, l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques publiques de développement inclusives sur le continent. Loin d'être le résultat d'une génération spontanée, l'avènement d'une telle presse passe nécessairement par le renforcement des capacités des hommes et femmes de médias africains.

Pour ce faire, il an mis en place depuis 2015 le programme « Bloomberg media initiative Africa Financial journalism training (BMIA FJT) ».

Initialement mis en oeuvre en Afrique anglophone, le programme en journalisme financier s'étend cette année au public francophone, et s'établit notamment en Côte-d'Ivoire et au Sénégal.

En partenariat avec l'Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC) d'Abidjan et la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Bloomberg a lancé ledit projet le lundi 9 octobre 2023, à Abidjan.

Financé par Bloomberg Philanthropies, avec le soutien de la Fondation Ford et de la Fondation Stavros Niarchos, le programme BMIA FJT, sanctionné par un certificat en journalisme financier, s'étale sur 7 mois, avec des sessions obligatoires en présentiel et des travaux en ligne.

Sur plus de 200 candidatures reçues, ils sont 55 auditeurs du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte-d'Ivoire et du Togo qui ont été retenus pour cette première cohorte.

Au cours des différentes sessions, ils vont se familiariser avec des modules comme le paysage médiatique, le journalisme financier, l'analyse et l'interprétation des données, les marchés financiers, l'économie, la comptabilité et la finance, les politiques publiques et la réglementation, ainsi que l'environnement, etc.

Selon la responsable de programme à Bloomberg, Marilena Hatoupis, BMIA FJT vise à augmenter le nombre de journalistes et d'analystes financiers qualifiés dans toute l'Afrique, en adoptant une culture journalistique axée sur les données. Car, les hommes et femmes de médias et de la communication jouent un rôle indispensable pour donner un sens à des informations complexes, communiquer ces informations d'une manière qui serve au mieux le public.

Orienter les décideurs, les investisseurs et les citoyens

« Aujourd'hui plus que jamais, il est de plus en plus reconnu que les médias et les journalistes sont des gardiens importants du rapportage courant et historique, de l'analyse, et jouent un rôle important dans la préservation de la démocratie. Un journalisme précis, opportun et fiable, fondé sur des données, sert de base pour la création de solutions innovantes aux défis de la société et peut mieux servir l'intérêt public en tant qu'élément essentiel du développement et du progrès », a-t-elle souligné.

Dans la même lancée, le PDG et président de Bloomfield Investment Corporation, Stanislas Zeze, a soutenu que pour jouer pleinement son rôle de 4e pouvoir et de médiateur entre les populations et les autres pouvoirs, les médias ont besoin d'une certaine crédibilité et d'une indépendance qui sont tributaires de leurs compétences, de leur maitrise des sujets économiques et financiers.

Et d'ajouter que des journalistes financiers bien formés peuvent contribuer à orienter les décideurs, les investisseurs et les citoyens vers des choix stratégiques.

Et grâce aux connaissances de base en économie et en finances acquises à travers de la formation, les journalistes peuvent donner des avis commentés, des analyses pertinentes sur les stratégies financières, économiques, les lois sur la gouvernance économique et financière, à même d'aider les décideurs politiques, les investisseurs, ainsi que les citoyens à se mettre sur le droit chemin, a soutenu M. Zeze.

La directrice de l'école de Journalisme de l'ISTC Polytechnique et responsable national du programme BMIA FJT, Scheinfora Konaté, a traduit sa gratitude à Bloomberg et à ses partenaires pour l'opportunité de cette formation de qualité qu'ils offrent à l'Afrique et qui répond à la vision de son institution en matière de spécialisation des journalistes.

Pour elle, il est impératif pour le continent africain de disposer de journalistes financiers capables de lire des bilans, des états financiers, d'expliquer un agrégat économique, le PIB et d'autres notions économiques ; cela a l'avantage d'aider le public à mieux comprendre les enjeux économiques, mais aussi les décideurs à mieux adresser et à mieux gérer les préoccupations des populations.

« Renforcer la confiance dans le système financier »

Après avoir sollicité auprès de Bloomberg, la mise en place de BMIA FJT, ce programme de formation en journalisme financier dans la zone UEMOA, surtout en Côte-d'Ivoire, le directeur général régional de la BRVM, Dr Edoh Amenounvé, s'est réjoui de voir son rêve se concrétiser, surtout dans une région où le journalisme financier est à un stade embryonnaire.

Cet engagement en faveur du renforcement des capacités des journalistes tient à la volonté affichée de la BRVM de contribuer à l'éducation boursière des populations, à la démocratisation de l'information financière, capitale dans la gouvernance financière, dans la prise de décision, mais dont l'accès est resté pendant longtemps restreint à une certaine classe d'acteurs économiques et financiers.

Et avec le développement des réseaux sociaux, des applications mobiles, de l'intelligence artificielle, qui ont déclenché des changements majeurs dans la société, les professionnels des médias de la sous-région sont appelés à intégrer des normes professionnelles plus élevées pour traiter l'information économique et financière.

« Cela impose une rigueur et une profondeur qui sont nécessaires au renforcement de la confiance dans le système financier », a insisté Dr Amenounvé.

Tout en saluant le lancement de BMIA FJT dans son pays, le représentant du ministre ivoirien de la communication et de l'économie numérique, Abdou Abdou, a indiqué que son programme est en phase avec la vision du développement du président Alassane Dramane Ouattara.

Il a appelé les auditeurs à s'approprier cette opportunité qui leur est offerte, à s'y investir, tout en insistant que la formation, qu'elle soit initiale, continue ou à la carte, doit être une obligation morale pour tous.

Un message qui semble bien saisi par les bénéficiaires de ce projet de formation en journalisme financier qui ont exprimé leur gratitude aux initiateurs et à leurs partenaires.

« Je suis fier d'être là, parmi les 55 auditeurs sélectionnés sur plus de 200 candidatures. Cette formation constitue pour moi une opportunité pour renforcer mes capacités en journalisme financier, notamment en matière de traitement de l'information financière, d'interprétation des données statistiques, d'analyse des sujets purement économiques. Je remercie les initiateurs de ce programme. Je souhaite que les prochaines années, cette formation puisse se tenir dans les autres pays comme le Bénin, le Burkina Faso, etc. ou que la bourse soit intégrale pour prendre en compte les billets d'avion, l'hébergement », a confié Abdoul Wahab Ado de L'Economique du Bénin.

Des résultats du programme BMIA FJT

La 1ère phase du programme a été mise en oeuvre au Kenya, au Nigéria et en Afrique du Sud de 2015 à 2017. Et plus de 500 journalistes et professionnels en milieu de carrière avaient suivi ce certificat. Le succès de cette phase initiale a motivé Bloomberg à étendre le programme à cinq autres pays africains : Ghana, Zambie, Tanzanie, Côte d'Ivoire et Sénégal. De 2018 à 2022, 255 bénéficiaires du Ghana, de laZambie et de la Tanzanie ont obtenu leur diplôme. Depuis octobre 2023, le programme est dispensé au Sénégal et en Côte d'Ivoire, en partenariat avec le Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI), le Centre Africain d'Études Supérieures en Gestion (CESAG) à Dakar, au Sénégal, l'Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC) à Abidjan et la StrathmoreBusiness School. Le coût individuel de cette formation, financé par Bloomberg et ses partenaires, est de 26 580 dollars. Depuis 2015, 823 auditeurs de 16 pays ont suivi le programme de formation en journalisme financier.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.