Ces dernières semaines, la Force de la MONUSCO en collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo a lancé et intensifié les offensives contre les groupes armés réfractaires au processus de paix en Ituri.
Pendant deux semaines, la MONUSCO et son partenaire FARDC ont lancé l'opération « Spider web » en territoire de Djugu afin de protéger les civils contre d'éventuelles attaques armées.
« Ces opérations ont produit des résultats », a affirmé vendredi 6 octobre à Goma le porte-parole militaire de la Force, le lieutenant-colonel Kevin Byabato du contingent tanzanien, lors d'une interview accordée à Radio Okapi, la radio onusienne. « Cette offensive a permis de neutraliser huit combattants CODECO et de prendre d'assaut leur camp ».
Le lieutenant-colonel Kevin Byabato a rappelé que les combattants CODECO utilisaient la chaîne de montagne de Mbau comme forteresse, et qu'à partir de cet emplacement, ils lançaient des attaques contre les positions et les points de contrôle des FARDC : « Ils utilisent des femmes et des enfants comme bouclier humain, ce qui est considéré comme un crime de guerre par la convention de Genève », a-t-il fustigé devant les journalistes.
Ces opérations auront été salvatrices pour la population. Depuis le 5 octobre 2023, des mouvements de retour des populations déplacées par les combats ont été signalés. Rappelons que l'opération « Spider web » avait pour but de contrecarrer toutes les actions de l'ennemi et permettre aux populations civiles de reprendre une vie normale.
« Sa planification ainsi que son exécution ont été couronnées de succès et ont démontré l'importance de la coopération entre la MONUSCO et les FARDC dans le but de protéger les civils et de créer un environnement protecteur en territoire de Djugu », a indiqué, pour sa part, le major Hassan Kheira du bureau du porte-parole militaire de la Force.
Ces offensives minutieusement planifiées ont été conduites dans les zones de Djugu centre, Pimbo et Masikini dans le secteur de Djatsi.
Après la phase préparatoire avec le déploiement de la logistique et des troupes, les actions décisives ont débuté le 29 septembre et se sont concentrées sur la localité de Masikini.
C'est à partir de cette position que les miliciens ont régulièrement mené des attaques le long de la route nationale 27.
En septembre dernier, les FARDC y avaient neutralisé quatre miliciens CODECO.
Des miliciens déroutés
Les soldats de la paix et les FARDC ont détruit le camp de la CODECO de Masikini, contraignant ainsi les miliciens à se replier dans la brousse, en direction du village Likopi dans le groupement Budhu, dans le secteur de Walendu Djatsi.
Comme du côté de la MONUSCO, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, se réjouit lui aussi de ces offensives conjointes entre les deux forces partenaires : « Elles entrent dans le cadre de la mutualisation des forces sur le plan tactique et opérationnel, afin de protéger les populations congolaises contre toutes velléités des groupes armés qui sont encore hostiles au processus de paix ».
L'officier militaire congolais rappelle qu'il est indispensable de mettre hors d'état de nuire les milices qui ne veulent pas adhérer au processus de paix initié par les autorités et pour lequel certains traînent les pieds. Il regrette cependant que « les miliciens semblent avoir pris le goût de s'attaquer aux paisibles populations, aux sites de déplacés, de tendre des embuscades et de mener des opérations de survie sur le dos de la population ».
Le chef des opérations du secteur Nord de la sécurité de la MONUSCO, le lieutenant-colonel Saifur Rahma, souligne que ces offensives impliquent trois contingents de la MONUSCO et permettent de faire passer un message aux groupes armés : « Ils ne peuvent plus opérer comme s'ils étaient en terrain conquis, et sans risque pour leur vie. »
Implication de la population
Si l'opération « Spider web » a produit des résultats, c'est aussi grâce à l'implication, au soutien et à la collaboration des communautés locales. Le lieutenant-colonel Saifur Rahma salue cet élan patriotique.
Le chef du secteur Walendu Djatsi, Justin Gudza, a personnellement participé à la sensibilisation sur le terrain pour encourager le retour des familles dans leur milieu d'origine.
En outre, l'autorité locale a lancé un SOS pour une assistance humanitaire en faveur de certaines personnes déplacées qui n'ont plus de moyens de survie.
Son voeu le plus cher : le retour définitif de la paix dans son secteur et sur l'ensemble de la province de l'Ituri.