Malgré l'accord signé entre le gouvernement et la société Global Access pour l'installation du scanner au port autonome de Pointe-Noire, l'outil technique pourtant déjà au point n'est toujours pas opérationnel.
Lors d'un échange, le 11 octobre à Brazzaville, avec le secrétariat permanent du Comité national de concertation et la société adjudicatrice, le patronat congolais a affiché sa détermination à rendre ce dispositif disponible. Cela fait des mois que le gouvernement avait signé un accord avec la société Global Access pour installer le scanner au port de Pointe-Noire afin de bien contrôler l'afflux des containers qui y transitent. L'objectif du projet est de permettre aux services habilités de taxer les marchandises à juste titre, mais aussi et surtout de maîtriser l'évasion fiscale afin de maximiser les recettes publiques.
Mais depuis que cet outil est mis en place il y a environ deux ans, les investisseurs congolais ont témoigné de ce qu'un vaste réseau mafieux savamment constitué au port autonome de Pointe-Noire manoeuvre pour que le scanner installé soit hors d'usage afin de permettre à celui-ci de tirer le plus grand profit au détriment de l'Etat.
S'exprimant à cet effet, le président directeur général de Global Access Congo a fait savoir qu'une fois opérationnel, ce scanner permettra de contrôler les entrées et de maitriser l'évasion fiscale afin de renflouer les caisses de l'Etat. Il a, par ailleurs, confié aux opérateurs économiques qu'à cause de ce réseau mafieux « un million de tonnes de marchandises accueilli au port de Pointe-Noire en 2022 ont échappé au contrôle légal » causant un gap financier à l'Etat chiffré en milliards Fcfa .
« Le scanner dont nous faisons état existe dans tous les pays du monde moderne, mais pourquoi pas celui de Pointe-Noire. De nos jours lorsque les marchandises sont embarquées dans tous les pays du monde, qu'il soit dans les aéroports ou dans les ports, elles passent obligatoirement par le scanner. Mais pourquoi au Congo les importateurs refusent de passer par le scanner, c'est parce qu'il y a un club de mafieux qui refuse de passer à travers ce dispositif afin d'éviter de payer les taxes à juste titre. Notre pays a besoin de ressources, donc il ne faut pas décourager les investisseurs », a souligné Paul Obambi.
Dans leurs échanges, les opérateurs économiques ont évoqué aussi la question de la dette intérieure. Non évaluée à ce jour, cette dette doit être payée, plaident les investisseurs , histoire de leur permettre de relancer les activités. Ils ont, par ailleurs, dénoncé la cote de 66% que le gouvernement a imposé de payer sur leurs créances.