L'institution vient d'hériter de deux gros dossiers pour lesquels elle va devoir trancher : le report, ou non, de l'élection pour cas de force majeure et la gestion par intérim du pays par le Président du Sénat. Mercredi, les juges de la HCC ont convoqué les candidats dans leurs locaux afin de faire le point sur les sujets brûlants. 11 des 13 candidats étaient présents. Si le suspense était à son comble, aucune décision n'a cependant été rendue publiquement à l'issue de la rencontre.
Le suspense va encore durer quelques jours car la Haute Cour constitutionnelle a besoin de plus de temps. Ce mercredi, les échanges se sont faits sous le sceau de la confidentialité, expliquent les candidats au sortir de la réunion.
En tout cas, les deux sujets brûlants du moment ont été abordés, confirme le candidat Auguste Paraina. À commencer par le candidat blessé au visage par les forces de l'ordre, parti se faire soigner à Maurice et qui demande le report pour cas de force majeure. « Andry Raobelina a un certificat donc il ne peut pas faire la propagande pendant 30 jours. Donc c'est quand même une raison pour reporter les élections. Mais ça ne dépend pas de nous », ajoute M. Paraina.
« C'est la loi »
Autre sujet, la volte-face du président du Sénat qui demande désormais à assurer la fonction de chef d'État par intérim le temps de la période électorale, comme le prévoit la Constitution. Il avait d'abord renoncé le mois dernier après avoir, dit-il, reçu des menaces de mort de la part de membres du gouvernement. « Nous avons évoqué la requête du président du Sénat donc on attend la décision de la HCC », a dit Jean-Brunelle Razafitsiandraofa, candidat du collectif des 11. Et d'ajouter : « C'est encore constitutionnel à partir du moment où la HCC va revenir sur la décision déjà prise en ce qui concerne le président du Sénat en tant que président par intérim. C'est la loi ! On attend tout simplement l'application de la loi. C'est une disposition constitutionnelle. Nous avons intérêt à vivre dans une quiétude », a-t-il ajouté.
Contacté, un expert en droit constitutionnel qui souhaite conserver l'anonymat confirme que nommer le président du Sénat à la tête de l'État par intérim serait le choix le plus logique juridiquement parlant, bien que la situation donne lieu à un vide juridique. En revanche, selon l'expert, la blessure du candidat ne constitue pas en droit malgache un cas de force majeure et ne devrait pas entrainer le report de l'élection.
Mercredi soir, en conférence de presse, les sénateurs de la majorité ont annoncé remettre en cause « l'état de santé mentale » de leur président et ont demandé au gouvernement une session extraordinaire pour prendre des mesures contre le chef du Sénat.