Tchad: Les avocats des Transformateurs s'indignent de la détention de 72 militants du parti

Vue aérienne de Ndjaména

Au Tchad, des militants du parti des Transformateurs qui devaient faire partie du service d'ordre interne pour le retour d'exil annoncé de leur leader, Succès Masra, le 18 octobre prochain, ont été arrêtés par la police alors qu'ils faisaient du sport sur un terrain de Ndjamena. Au final, 72 ont été placés en garde à vue depuis le 8 octobre 2023. Les Transformateurs et leurs avocats accusent le pouvoir de violation de leurs droits.

Au Tchad, un des secrétaires nationaux du parti des Transformateurs dénonce aujourd'hui les conditions qualifiées d'« inhumaines » dans lesquelles les 72 militants sont détenus. Ils sont entassés dans une seule cellule du service des renseignements généraux à Ndjamena, explique Tog-Yeum Nagorngar : « Ils se couchent à même le sol. On en parle même plus de moustiquaires. L'alimentation c'est du haricot cuit avec de l'eau et du sel. Et quand leur famille ou leurs amis amènent à manger, on refuse de leur donner à manger. Ils ont décidé, depuis hier, de ne plus s'alimenter. Et personne ne peut accéder à eux, ni la famille, ni les avocats. »

Le collectif d'avocats constitué pour assurer leur défense dénonce de nombreuses violations de la procédure. Depuis trois jours, « on nous promène d'un service à l'autre, assure l'un d'eux, depuis le service des renseignements généraux jusqu'au cabinet du ministre de la Sécurité publique, en passant par les bureaux du procureur général ».

Des militants soupçonnés d'avoir suivi un entraînement militaire ?

« Sans effets », assure Allatan Ndordji. « Aujourd'hui encore, on est allés voir le procureur. Le procureur nous a dit que ces gens ne sont pas sous son autorité. Il nous a dit d'aller voir le ministre de la Sécurité publique. C'est comme ça que nous avons tenté de voir le ministre mais nous n'avons pas pu. »

La seule information qu'ils ont recueillie, c'est que les renseignements généraux assurent avoir des preuves que les 72 militants d'opposition suivaient un entraînement militaire lorsqu'ils ont été arrêtés dimanche, alors qu'ils faisaient du jogging sur un terrain de sport de Ndjamena, explique l'avocat, qui s'est demandé en quoi « courir » était « un crime ».

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