Les difficultés qu'éprouvent les Congolais pour se déplacer à l'intérieur du pays par avion mais aussi les contraintes auxquelles seront soumises les candidats aux prochaines élections ont poussé le sénateur Lady Yangotikala Senga à adresser la question orale avec débat au ministre des Transport et voies de communication.
Pour ce sénateur de la province de Tshopo, il n'est pas normal que ce grand pays aux dimensions continentales n'arrive pas à avoir deux compagnies d'aviation.
Il exige des explications du ministre afin d'amener le Gouvernement à trouver rapidement des solutions pour désenclaver les provinces par avion.
« Le déplacement du peuple congolais pose un sérieux problème. Nous avons compris que la volonté du Président de la République, du président de la CENI et de nous en tant que Congolais, est que les élections s'organisent. Mais il y a des préalables. Comment les candidats vont se déplacer lorsque la flotte de Congo Airways est par terre », s'interroge Lady Yangotikala.
Il craint que la sollicitation régulière de l'unique compagnie aérienne crédible puisse entrainer des conséquences :
« La seule société d'aviation qui nous reste va être submergée au point qu'elle va finir par craquer. Ne soyez pas étonnés un jour, je ne le souhaite pas, qu'il y ait des crashs d'avions ; voilà pourquoi nous voulons que le ministre des Transports vienne nous éclairer. Nous en sommes où. Comment le personnel de Congo Airways sera-t-il payé ?»
Une compagnie en difficultés
La compagnie nationale Congo Airways a annoncé, le 10 septembre, l'arrêt momentané de ses activités dès le 11 septembre sur l'étendue nationale.
Congo Airways a levé cette option en vue d'améliorer l'efficacité de ses services.
Et quelques jours avant, le chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi avait instruit les membres du gouvernement, lors de la 111e réunion du Conseil des ministres, à mettre à la disposition de cette compagnie nationale d'aviation, des fonds pour le maintien des opérations.
Aujourd'hui, un mois après cette mesure, la compagnie n'a toujours pas repris ses activités.
Et pourtant, le 13 septembre, Marc Ekila Likombio, directeur général de Congo Airways avait affirmé que la compagnie avait besoin d'au moins deux avions en location pour reprendre ses activités. C'était à l'issue de son échange avec le Premier ministre Sama Lukonde.
A l'issue de cette audience, Marc Ekila Likombio avait présenté au chef du Gouvernement l'état des besoins de sa compagnie :
« Nous espérons qu'une solution sera trouvée très rapidement pour permettre à la compagne de reprendre le réseau par l'acquisition très rapidement de deux avions en location, pour nous permettre d'assurer la continuité de l'activité et de continuer le processus d'amélioration des conditions de sécurité de notre exploitation ».
Un plan B
Le Gouvernement congolais a, en même temps, relancé le dossier relatif à la création de la nouvelle compagnie aérienne Air-Congo, selon le compte rendu du Conseil des ministres publié le 24 septembre.
« La ministre d'Etat, ministre du Portefeuille a rappelé que le Gouvernement, par le biais du ministère des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, avait conclu un protocole d'accord avec Ethiopian Airlines Group visant à mettre en oeuvre un partenariat stratégique entre les deux parties pour favoriser le développement des investissements dans le domaine aéronautique, la consolidation de l'exploitation des réseaux ainsi que le renforcement des capacités sur les plans technique et opérationnel », avait rappelé le compte rendu du conseil des ministres.
La création de la nouvelle compagnie nationale et une exploitation rapide des lignes internationales par la RDC ne se fera pas au détriment de Congo Airways dont la mise en oeuvre du Plan d'urgence et de stabilisation est en cours avec notamment la location d'un avion en leasing et l'acquisition d'un autre, avait rassuré le Gouvernement.
Le ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, Marc Ekila avait présenté le Business plan qui projette une évaluation des capacités économiques, financières et juridiques de la nouvelle compagnie.