70% des femmes dans le domaine journalistique et dans plusieurs organes de presse à Madagascar avouent en être victimes. Mais elles préfèrent se murer dans le silence. Un fait établi par l'ONG Studio Sifaka, après avoir mené une enquête en interne et dans toute l'île. Pour faire face à cette pratique malsaine, l'ONG a lancé le projet « Manda » qui a pour but de lutter contre cette forme de violence qu'est le harcèlement sexuel envers les femmes journalistes, en particulier celles qui couvrent le domaine politique.
Dans le cadre du projet d'appui à cette lutte, Studio Sifaka a fait appel à l'Ordre des journalistes de Madagascar (OJM) pour un partenariat de six mois, étant donné que les cibles principales ne sont autres que des journalistes. Main dans la main pour cette cause commune, la collaboration entre l'ONG Studio Sifaka et l'OJM vise à renforcer les moyens de prévention et de réponse face à cette pratique.
« L'OJM a pour rôle principal de veiller au respect des droits et obligations des journalistes, ainsi qu'à la protection de ces derniers contre toute atteinte ou abus dans l'exercice de leur métier », lance Monica Rasoloarison, présidente de l'OJM. La signature du partenariat entre les deux entités a été tenue dans les locaux de l'OJM à Ambohidahy, mardi dernier.
Notons au passage que le projet Manda fait partie des deux projets retenus par l'Unesco dans le cadre du Programme international pour le développement de la communication (PIDC 2023), à côté du projet Mahaaloke, de l'ONG Ilontsera.
« L'une des activités phares du projet est la mise en place d'une « cellule genre et pratique journalistique », qui a pour mission d'améliorer la sécurité et le bien-être des femmes journalistes à Madagascar », explique Harrison Ratovondrahona, directeur exécutif du Studio Sifaka. « A l'instar de l'OJM, plusieurs partenaires stratégiques seront mobilisés pour atteindre les objectifs du projet, parmi lesquels l'Ordre des avocats et l'Ordre des psychologues » conclue-t-il.