Afrique Centrale: Comment la Sicomines cristallise les critiques sur l'accès des congolais au marché de la sous-traitance

À Kolwezi, dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), la Sino-Congolaise des mines (Sicomines) fait face à des critiques sur sa gestion de la sous-traitance. Les Congolais n'ont souvent pas accès à ce marché stratégique pour l'émergence d'une classe moyenne. Explications.

En République démocratique du Congo (RDC), deux jours après le lancement par les autorités de la RDC d'une vaste campagne de contrôle dans la région du Katanga sur la sous-traitance dans le secteur minier, le constat est amer.

Dans la plupart des multinationales basées à Kolwezi, la capitale mondiale du cobalt, des Congolais n'ont pas accès à ce marché de la sous-traitance. Ce qui constitue un frein à l'émergence de la classe moyenne dans le pays.

« Tout le marché de la sous-traitance est verrouillé par les Chinois »

À Kolwezi, la situation de Sicomines est symbolique des problèmes de la sous-traitance. Cette entreprise est issue de l'accord entre la Chine et le Congo. Elle ne respecte pas les termes du contrat, estime Miguel Katemb, le directeur général de l'autorité de régulation de la sous-traitance. « Nous avons constaté que dans la société Sicomines, il n'y a aucun Congolais qui détient un marché de sous-traitance dans cette entreprise, affirme-t-il. Tout le marché de la sous-traitance est verrouillé par les Chinois eux-mêmes. Et nous allons tout faire pour décourager tous les contrevenants. Ce n'est pas un combat contre les Chinois. Il y a d'autres sociétés ou les Chinois détiennent des parts. Par exemple la société Kamoa où il y a une fusion entre le groupe Ivanhoe [une société dont le siège est au Canada, NDLR] et le groupe Zijin mais où la loi est quand même respectée ».

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Remettre de l'ordre, c'est le souhait des jeunes entrepreneurs de Kolwezi. Car, disent-ils, l'économie du pays est confisquée par des étrangers. Patrick Wamanganda, directeur de la société générale de l'assainissement, critique : « Même pour l'eau à boire, l'eau plate, ils se fournissent eux-mêmes, pareil pour la cigarette. Ils ont déjà créé un tel réseau qu'ils font tout entre eux. »

Pour sa part, la Sicomines indique qu'elle a fait une confusion entre la loi sur la sous-traitance et la convention signée à l'époque avec les anciennes autorités congolaises.

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