Au Togo, le Syndicat national des praticiens hospitaliers (Synphot) s'insurge suite à la découverte d'un réseau de vente illicite de médicaments au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kara, dans le nord-est du pays. Explications.
Au Togo, c'est une affaire qui agite le secteur de la santé depuis quelques jours : des médicaments vendus de façon illicite par des soignants au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kara, dans le nord-est.
L'affaire, dénoncée par une association de défense des droits des patients, est condamnée par le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot). Un Synphot qui appelle les autorités à réformer en profondeur l'hôpital public.
« Comment des médicaments arrivent par des réseaux de contrebande ? »
C'est en fait à la suite d'une tournée de sensibilisation dans le Nord du Togo, pour un meilleur respect des droits des patients, que l'observatoire pour la promotion de la santé en Afrique a été alerté par la famille d'un patient, admis au CHU de Kara après une morsure de serpent.
Ricardo Aklèsso Agouzou, président de l'association, explique au micro de Magali Lagrange : « Lorsque le patient a été admis aux soins, on lui a prescrit des produits et le personnel soignant leur a proposé un produit à 70 000 francs CFA trois fois de suite. Le produit n'a pas été acheté à la pharmacie. Nous nous sommes rendu compte que c'était un réseau de vente parallèle de médicaments. C'est pourquoi nous sommes obligés de saisir le ministre de la Santé. »
Des pratiques contraires à la déontologie, que condamne le Synphot. Selon son Secrétaire général, le Docteur Gilbert Tsolenyanu, ce cas n'est pas isolé et révèle les dysfonctionnements du système de soins togolais. « Il est aujourd'hui fondamental que l'on essaie de comprendre comment on fait pour que les médicaments puissent arriver par des réseaux de contrebande dans notre pays et qu'on vienne les utiliser dans les hôpitaux publics, lance-t-il. L'autre aspect, c'est que la rupture du sérum antivenimeux est récurrente, elle est chronique ».
Réseaux de vente parallèles, pénurie de médicaments : le Synphot appelle les autorités à corriger ces problèmes et réclame une réforme en profondeur du système hospitalier togolais. Les agents impliqués dans cette affaire au CHU de Kara ont depuis été licenciés.
Contacté par RFI, le ministre togolais de la Santé n'a pas donné suite.