Etes-vous heureux d'être libre ? Ma question vous étonne, n'est-ce pas, car pour vous, votre liberté va de soi!
Cherchez à comprendre ou même à savoir comment vous en avez héritée est totalement accessoire !
Et pourtant, bien que de nombreux documents relatent un passage à l'indépendance sans fracas, cette liberté a été acquise dans la douleur.
Nos aînés ont combattu, ont versé leur sang, afin que nous soyons ce que nous sommes : maîtres dans notre propre pays !
Peut-être qu'à la longue, vous pensez qu'il ne sert plus à rien de le ressasser, mais croyez-moi, se remémorer les faits du passé a du bon pour remettre les pendules à l'heure.
L'indépendance, c'était leur combat, ce n'est plus notre problème ! Que nenni ! Nous ne leur sommes pas redevables, certes, mais nous avons le devoir de ne pas l'oublier !
Plus que jamais la devise de la Première République est d'actualité : «Fahafahana, Tanindrazana, Fandrosoana ».
Fahafahana : permettez-moi de dire que nous ne respectons pas la part de liberté qui nous a été offerte et qu'elle est chaque jour menacée car nous ne prenons pas conscience du combat qu'il nous faut encore mener.
Tanindrazana : Notre patrie, nous la tenons pour acquise. Terre-nourricière, nous en abusons, la spolions jusqu'aux fins fonds de ses entrailles comme si ses réserves étaient inépuisables. Nous la brûlons, la mettons à nu comme si en étions les seuls ayant-droit et qu'après nous, advienne que pourra !
Fandrosoana : nous nous sommes complètement fourvoyés en pensant que le progrès était une affaire personnelle, mais non une quête collective.
Au bout du compte, alors que quelques individus deviennent immensément riches, le pays s'appauvrit ! Eh oui, un pays n'est pas riche parce qu'y résident des milliardaires, mais parce qu'avant tout, sa population mange à sa faim, peut se soigner, s'éduquer... en un mot, s'assurer le minimum vital !
Samedi, nous fêterons l'avènement de la première république, c'est notre fête! Que cette commémoration nous rappelle ce que nous sommes, des citoyens malgaches à qui il appartient de faire de Madagascar, notre patrie, un pays libre qui progresse.
Vive Madagascar !