Coaction d'escroquerie et refus d'aider la justice sont les motifs pour lesquels trois suspects ont été interpellés par les éléments de la brigade d'enquêtes du cabinet du délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn). Les suspects ont profité de la publication des résultats des admissibilités au concours de la police, le 25 septembre dernier, pour se faire facilement de l'argent en extorquant de l'argent aux parents des candidats. « Le délégué général à la Sûreté nationale a été informé de ce que certains individus, sous le fallacieux prétexte d'avoir facilité les admissibilités de certains candidats à la police réclament aux familles des sommes importantes.
C'est ainsi que le chef de corps a prescrit l'ouverture d'une enquête en vue d'identifier les auteurs ainsi que des parents victimes », explique le commissaire de police Vincent de Paul Meva'a, chargé d'études assistant n°2 au cabinet du Dgsn et chef de la brigade d'enquêtes du cabinet du Dgsn. Comme mode opératoire, les suspects consultaient les listes des admissibilités et saisissaient par la suite les parents des candidats admissibles à qui ils réclamaient de fortes sommes d'argent allant jusqu'à 2 millions de F. En guise de chantage, ils menaçaient de faire retirer les noms de ces derniers desdites listes.
Les investigations ont débuté par un appel téléphonique à un parent qui aurait remis la somme de 2 millions de F à un des escrocs. Le parent en question a nié les faits et réfuté toute implication dans cette affaire. Il a dit n'avoir jamais remis de l'argent à qui que ce soit. « Nous avons rendu compte au délégué général qui a certifié qu'il s'agissait d'une information sûre et qu'il fallait continuer les investigations.
C'est ainsi que nous avons poursuivi notre enquête et exploité les listings de communication du téléphone du parent ciblé. Nous sommes tombés sur ses voices et ses messages avec un des escrocs. Il disait d'ailleurs à son correspondant que le commissaire Meva'a m'a appelé pour me demander si j'ai donné l'argent, j'ai tout nié en bloc », explique le commissaire de police Vincent de Paul Meva'a. Le parent, convoqué pour une confrontation avec les éléments d'enquête, passera finalement aux aveux complets.
Les deux présumés escrocs qui se sont partagés le butin seront interpellés par la suite, le parent également, pour refus d'aider la justice. Les trois individus ont été déférés hier au parquet. Le chef de la brigade d'enquêtes du cabinet du Dgsn en a profité pour rappeler aux populations qu'il n'existe pas de monnayage au concours de la police. « Seuls les meilleurs sont retenus et les parents doivent le comprendre une fois pour toute. N'entrent à la police que les meilleurs », a-t-il martelé.