Opposé aux dernières volontés de son géniteur, Samuel M. s'est introduit chez ce dernier dans la nuit de lundi à mardi.
C'est l'histoire d'un enfant qui aurait pu être lynché dans la concession de son propre père. Mais le pire a été évité et la brigade de gendarmerie de Deido, saisie, est venue embarquer le concerné, Samuel M., 28 ans, dernier d'une fratrie de cinq. Selon les premiers éléments relatifs à l'affaire, le père de Samuel, Théodore M., 69 ans, cheminot à la retraite, a réuni ses enfants il y a environ un mois pour leur parler.
Il était question pour le vieil homme, éprouvé par la maladie, de leur dire ses dernières volontés au cas où... Papa Théodore a donc désigné son premier-né, Bonaventure, 44 ans, pêcheur, comme successeur. C'est l'aîné qui devra ainsi gérer les biens du père quand ce dernier aura rendu l'âme. Entre autres possessions, des maisons à Nkongsamba, Yabassi et Edéa. Théodore M. expliquera à ses enfants que son choix a été matérialisé par des écrits contenus dans son sac, qu'il remettra bientôt à un homme de loi...
La décision du père ne fait pas que des heureux. Ainsi, dans leur coin, Aline N., l'avant-dernière, et Samuel M., le benjamin, bougonnent, estimant que leur aîné est un « irresponsable ». Quand ces murmures parviennent au père, il n'en tient pas compte : sa décision est maintenue. Samuel M. va donc songer à subtiliser le testament.
Dans la nuit de lundi à mardi dernier, il entre par effraction dans le domicile de son père, passant par une fenêtre. C'est en tout cas ce que dira le vigile posté devant un commerce en face. De fait, malgré la coupure de courant que le coin enregistre à ce moment, le vigile a cru distinguer une forme. Il sort sa torche et malgré la distance, il a la confirmation de son impression : quelqu'un est en train de s'extraire de manière suspecte d'une habitation. Il est presque 4h. Le gardien de nuit donne l'alerte. Des locataires de la concession et des voisins sortent. Samuel essaie de fuir, mais n'y parvient pas. Avait-il honte d'être reconnu ou n'a-t-il pas pu se faire entendre ? Toujours est-il que le jeune homme prend une première volée de coups, dans la pénombre.
Au moment où quelqu'un demande qu'on l'attache, la lumière revient. Bien que tuméfié, son visage est reconnaissable. Le passage à tabac est interrompu. Samuel sera ensuite livré aux gendarmes, à qui il a tout avoué. Aux dernières nouvelles, l'intéressé a été libéré hier après-midi.
