Madagascar: Les sénateurs votent à l'unanimité la destitution de leur président

À Madagascar, les sénateurs, réunis en session extraordinaire ce 12 octobre 2023, ont voté à l'unanimité la destitution de leur président. Le 9 octobre, Herimanana Razafimahefa avait déclaré dans une interview sur France 24 avoir été menacé de mort par des conseillers du président sortant Andry Rajoelina, s'il ne renonçait pas au poste de chef de l'État par intérim. Au lendemain de ses révélations, il s'était dit finalement prêt à assurer cet intérim à la tête du pays. Un revirement considéré comme un signe « de déficience mentale » par les sénateurs à initiative de cette session extraordinaire convoquée en urgence hier en conseil des ministres.

La session extraordinaire du sénat malgache a été houleuse et l'ambiance particulièrement tendue ce 12 octobre 2023. Et pour cause, c'est le président du sénat en personne qui a ouvert la session extraordinaire en fin de matinée.

Face au 15 sénateurs IRD du parti d'Andry Rajoelina, qui remettaient en cause son état de santé mentale, lui a balayé ces accusations. « Je peux porter plainte contre chacun d'entre vous », prévient-il.

Vingt minutes plus tard, Herimanana Razafimahefa a finalement quitté la salle, pour protester contre cette session extraordinaire qu'il juge « illégale ».

« Un motif grave »

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Selon lui, elle n'a pas lieu d'être puisque les textes stipulent qu'il faut « un motif grave » d'une part, et d'autre part que le sénat ne devrait se réunir que si l'Assemblée nationale est, elle aussi, convoquée.

La séance a finalement repris, dirigée par le vice-président de la chambre haute. Là, les sénateurs persistent et signent : « Il n'y a jamais eu de menaces de mort ni contre lui, ni contre sa famille ». De telles déclarations qualifiées « d'anormales » et « d'incohérentes » ne lui permettent pas, disent-ils, de diriger le pays par intérim.

Alors, un débat juridique risque de s'enclencher dans les prochains jours à Madagascar.

Herimanana Razafimahefa, lui, se dit prêt à prouver sa bonne santé mentale par des certificats médicaux, et compte se tourner, vers la Haute cour constitutionnelle (HCC) pour questionner la recevabilité de la démarche des sénateurs.

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