Son nom circulait depuis quelques jours en Côte d'Ivoire. L'ancienne ministre des Affaires étrangères, Kandia Camara vient d'être élue présidente du sénat, ce 12 octobre 2023. Elle est la première femme à diriger l'institution parlementaire créée il y a cinq ans. Elle devient ainsi le cinquième personnage de l'État ivoirien. Cette nouvelle fonction confirme la confiance du président Alassane Ouattara envers l'une de ses plus fidèles alliés.
Kandia Kamissoko Camara, 64 ans, a milité quasiment la moitié de sa vie auprès d'Alassane Ouattara, actuel président de la Côte d'Ivoire. Originaire du Nord, cette native d'Abidjan lance sa carrière professionnelle en tant que professeur d'anglais dans la capitale, au début des années 1990.
Elle entre en politique presque au même moment en intégrant le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), l'ancienne formation unique au sein duquel elle s'impose comme Secrétaire générale de l'Union des femmes, la section féminine du PDCI.
Ministre de l'Éducation nationale puis des Affaires étrangères
En 1994, elle rejoint le Rassemblement des républicains (RDR) fondé par des dissidents du PDCI, et qui sera très vite dirigé par un certain Alassane Ouattara.
Vingt ans plus tard, alors que son mentor préside le pays, il la nomme Secrétaire générale du parti. Une surprise qui la fait fondre en larmes.
Kandia Camara reste dix ans au ministère de l'Éducation nationale où elle essuiera de nombreuses critiques pour le manque de résultats de son département.
Réputée pour son caractère combatif et son verbe direct, la ministre se trouvera au centre de quelques controverses, notamment suite à la publication d'une photo aux côtés de sa fille tout juste diplômée d'une université américaine, au détriment d'un établissement ivoirien, et à la nomination de son mari à la direction du Bureau économique de l'ambassade de Côte d'Ivoire aux États-Unis.
En 2021, elle est nommée cheffe de la diplomatie ivoirienne faisant d'elle la première femme à atteindre un tel niveau de responsabilités.
Réélue en septembre dernier haut la main (71 % des voix) à la mairie d'Abobo, l'une des plus grandes communes du pays, elle était donc candidate unique pour la présidence du sénat qu'elle remporte sans surprise avec 91 voix sur 97 votants.