Afrique: Tirage au sort de la CAN Cote d'Ivoire 2023 - Les éléphants décrocheront-ils une troisième étoile ?

12 Octobre 2023

Alea jacta est (les dés sont jetés). En effet, depuis hier, 12 octobre 2023, les 24 équipes qualifiées pour la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023, connaissent leurs adversaires. Le tirage au sort qui s'est tenu au Parc des expositions d'Abidjan devant un parterre d'invités de marque parmi lesquels se comptaient indistinctement des légendes du football africain, des célébrités du show business et des dirigeants du football africain, s'est déroulé dans une ambiance féérique qui présage d'une fête du football très prometteuse au pays d'Houphouët Boigny. Six groupes de quatre équipes ont été formés avec la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte comme têtes d'affiche. Mais avec un règlement qui qualifie directement au second tour les deux premiers de chaque poule, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes, les favoris devraient pouvoir tirer leur épingle du jeu. C'est dire si la véritable compétition pourrait commencer à partir des huitièmes de finales. Mais pour la confiance et pour éviter toute surprise désagréable, il est toujours important de bien commencer.

La moitié des 24 équipes participantes a déjà remporté la compétition au moins une fois

Cela dit, cette 34ème édition de la CAN, est une compétition qui se déroulera pour la deuxième fois sur les bords de la lagune Ebrié, quarante ans après la première organisée en 1984, dans une CAN à 8 équipes qui avait vu le premier sacre continental du Cameroun. Depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts d'Abidjan qui accueillera du 13 janvier au 11 février 2024, 24 équipes africaines allant à la conquête du trophée le plus convoité d'Afrique, au moment où les Eléphants comptent deux étoiles sur la tunique orange. Réussiront-ils à décrocher une troisième étoile ? En tout cas, c'est le défi sportif qui se présente à la Côte d'Ivoire en tant que pays organisateur de cette CAN qui s'annonce d'autant plus relevée que la moitié des 24 équipes participantes a déjà remporté la compétition au moins une fois.

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Et, du Sénégal, détenteur du trophée, à l'Egypte, finaliste malheureux de la dernière édition en passant par le Nigeria, le Ghana, le Maroc, l'Algérie et le Cameroun, les grands noms du football africains ne manquent pas aux côtés d'autres comme la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Mali ou encore le Burkina Faso, désireux de bousculer la hiérarchie et qui se veulent autant de prétendants sérieux qu'ils rêvent tous de consécration en terre ivoirienne. Toujours est-il que le nivellement des valeurs est tel aujourd'hui, qu'on ne peut plus parler de petite équipe. C'est dire si le spectacle pourrait donner lieu à quelques surprises, avec des groupes pour le moins équilibrés. Et si l'équipe ivoirienne n'a pas, a priori, besoin de forcer son talent pour sortir du premier tour, tout porte à croire qu'elle aura besoin de montrer davantage de caractère et de conviction dans le jeu, pour espérer combler l'ardent désir des fanatiques ivoiriens, de voir les Eléphants se hisser sur le toit de l'Afrique au soir de la finale du 11 février 2024. Mais à côté de ce défi sportif, deux autres défis majeurs se dressent devant la Côte d'Ivoire.

Les paris étant désormais lancés, place au jeu...des pronostics, en attendant le show sur la pelouse

D'un côté, celui de l'organisation, pour faire de cette fête du football africain, un souvenir inoubliable, sur tous les plans, pour les supporters ivoiriens et les nombreuses délégations étrangères qui ne manqueront pas de faire le déplacement en Eburnie. De l'autre, le défi sécuritaire dans un contexte général de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest. Toute chose qui appelle au renforcement du dispositif sécuritaire, sachant que la Côte d'Ivoire fait frontière avec le Burkina Faso et le Mali, deux pays durement frappés par l'hydre terroriste dont les visées expansionnistes l'ont déjà amenée à se signaler au pays de l'Eléphant dans l'attentat de Grand-Bassam qui avait fait une vingtaine de morts en 2016. Depuis lors, la Côte d'Ivoire a certes réussi avec beaucoup plus de bonheur que ses voisins du Nord, à contenir la menace terroriste.

Mais il n'empêche qu'à l'occasion de ce rendez-vous footballistique continental, elle gagnerait à ne pas dormir sur ses lauriers mais plutôt à redoubler de vigilance pour éviter que la fête ne soit gâchée par les forces du mal qui ne manquent pas d'occasion pour faire parler d'elles. Comme ce fut le cas en 2010 en Angola où les Eperviers du Togo avaient vécu un véritable cauchemar avec le mitraillage de leur bus par des indépendantistes cabindais. Un scénario qui est suffisamment frais dans les mémoires pour rappeler à tous, la nécessité de garder l'arme au pied, lors de ce rendez-vous abidjanais de la biennale du football africain qui, au-delà de la fête et du spectacle sur les pelouses, se veut la CAN la plus « choco », pour emprunter au jargon ivoirien actuellement en vogue au bord de la lagune Ebrié. En tout état de cause, les paris étant désormais lancés, place au jeu...des pronostics, en attendant le show sur la pelouse.

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