Alors que la guerre au Soudan a éclaté il y a presque six mois, le Conseil des droits de l'homme a adopté mercredi une résolution sur la mise en place d'une mission qui va enquêter et rassembler des preuves sur les violations commises par les deux belligérants dans ce conflit. Cette mission d'enquête a été adoptée de justesse par le Conseil des droits de l'homme à Genève.
La résolution a été adoptée avec seulement 19 voix pour tandis que 16 pays ont voté contre et 12 se sont abstenus. Il y a un besoin urgent d'enquêter sur les attaques commises contre les civils, a insisté Simon Manley représentant du Royaume-Uni au Conseil des droits de l'homme.
« On nous parle de civils bombardés chez eux par l'armée régulière, car des paramilitaires se cachent à proximité. On nous parle de civils victimes d'actes odieux commis par les Forces de Soutien Rapide et leurs alliés au Darfour... Des violences sexuelles contre des femmes et des filles, des viols d'enfants, des meurtres, des kidnappings. Selon nous, il y a urgence à enquêter », a-t-il affirmé.
Le Soudan opposé à l'adoption du texte
Le Soudan s'est opposé à l'adoption de ce texte. « Cette mission a été imposée de manière coercitive » a lancé son représentant, qui regrette notamment que les Forces armées soudanaises du général al-Burhan soient mises au même niveau que les paramilitaires du général Hemedti.
La mission sera composée de trois experts - qui devraient être nommés le plus rapidement possible - et devra enquêter sur les exactions commises par les deux camps à travers le pays. Le Conseil des droits de l'homme ne peut cependant imposer cette mission d'enquête. Khartoum peut lui refuser l'accès à son territoire.
À noter qu'aucun des 13 pays africains membres de ce Conseil des droits de l'homme n'a voté en faveur de cette mission d'enquête au Soudan.