La délivrance de visa était suspendue depuis août dernier et depuis la première semaine d'octobre, ce serait 132 visas seulement qui ont été accordés aux demandeurs burkinabés. Des attributions « au cas par cas », précise-t-on de source diplomatique.
Bon nombre de ces sésames concernent des étudiants en médecine qui cherchent des formations médicales spécialisées en France. « Les artistes, les chercheurs, étudiants, les intellectuels sont évidemment les bienvenus en France. Nous avions dû suspendre pour des raisons sécuritaires notre délivrance de visas dans un certain nombre de pays du fait des menaces qui pèsent sur nos emprises diplomatiques et donc dans ce cadre-là, nous faisons le maximum pour permettre aux étudiants de venir en France malgré ces conditions sécuritaires très dégradées », explique Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères
Le problème, c'est que le « maximum possible » se heurte au principe de réalité d'effectifs réduits au minimum au consulat de France de Ouagadougou. Résultat, pour les étudiants burkinabés, c'est le parcours du combattant pour valider leur cursus par une formation complémentaire.
Les étudiants burkinabè vont voir ailleurs
La France réduit les visas, les étudiants burkinabés font donc des demandes de visa dans d'autres pays. Cet étudiant de Ouagadougou espérait pouvoir se rendre dans un Centre hospitalier de la région Auvergne. « C'est un processus qui avait été préparé depuis bientôt une année et voilà qu'au final on nous dit qu'on ne peut plus avoir de visas. Beaucoup se sont tournées vers la Belgique et du coup les gens se sont dits "si la France ne veut plus de nous, autant aller voir ailleurs" », témoigne-t-il.
Pour le moment, seuls les étudiants burkinabés boursiers de l'État français ou titulaire d'une bourse d'excellence burkinabè ont eu des visas. En 2022, ils étaient 2 500 étudiants à pouvoir poursuivre leur cursus en France.