Cameroun: Accord pour la reprise des travaux d'Olembé, nouvel épisode dans la saga du complexe sportif

Au Cameroun, l'État et la société canadienne Magil ont trouvé un accord pour reprendre les travaux du complexe sportif d'Olembé, infrastructure utilisée durant la dernière Coupe d'Afrique des nations masculine de football. Un nouveau rebondissement concernant ce chantier débuté en 2017.

Nouvel épisode dans la saga du complexe sportif d'Olembé, cette infrastructure emblématique de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football organisée par le Cameroun début 2022.

L'entreprise canadienne Magil - filiale du groupe français Fayolle - et l'État camerounais ont trouvé un accord pour la reprise des travaux.

L'année 2023 a pourtant commencé dans un climat de défiance entre les deux partenaires : Magil envisageait en effet de résilier son contrat, faute de paiement, tandis que le ministère des Sports accusait le constructeur de surfacturation et d'avoir abandonné le chantier après la CAN. Un chantier, démarré en 2017 (à l'époque par l'italien Piccini) dans la banlieue nord de Yaoundé, et qui demeure inachevé.

Magil s'est engagé à s'attaquer d'abord à la réparation de plusieurs malfaçons dans le stade d'Olembé : tuyauterie défectueuse, portes qui ne ferment pas ou sanitaires hors d'usage par exemple. Il faut aussi remobiliser le personnel et le matériel pour relancer des travaux de grande ampleur. Car sur les plans, à terme, en plus du stade et des terrains de sports sont prévus un hôtel, un centre commercial, une piscine et un gymnase.

Pas de calendrier pour l'instant pour l'achèvement de ce projet dans lequel ont déjà été injectés 155 milliards de francs CFA (environ 236 millions d'euros) selon le ministère des Sports qui, en janvier, en tant que maître d'ouvrage, accusait Magil de « lenteurs » et de « siphonner le budget ».

Magil, de son côté, a actionné une procédure d'urgence auprès de la Cour d'arbitrage internationale de Paris pour que soient libérer les fonds de la convention de prêt souscrite par l'État avec la banque SCB. Le 14 avril 2023, cette Cour a enjoint le Cameroun à libérer plus de 23 millions d'euros à verser à Magil.

Un nouvel interlocuteur avec l'ancien footballeur Joseph-Antoine Bell à sa tête

Le dossier a été pris en main à la Présidence du Cameroun, au niveau du Secrétariat général et d'une de ses « task forces ». Task forces récompensées d'ailleurs lors d'une cérémonie de remise de médailles le 6 octobre à Yaoundé par le Secrétaire général de la Présidence (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, qui, dans une rare prise de parole publique, a assuré que « l'exécution de ces projets qui, pour certains sont financés par le budget de l'État, se poursuit sous la houlette des différents Maîtres d'Ouvrages et sera finalement menée à bien ». Yaoundé et Magil ont convenu d'arrêter la procédure d'arbitrage.

À noter qu'un nouvel acteur, créé en août 2022, sera l'interlocuteur de Magil : l'Office national des infrastructures et des équipements sportifs (Onies).

À la tête de cet office, l'ancien gardien de but de l'équipe nationale camerounaise, Joseph-Antoine Bell. Ce dernier estime que « les erreurs du passé ne peuvent pas se reproduire (...) puisqu'il n'y a plus la pression du temps comme c'était le cas avant la CAN. Nous avons le temps de voir les choses, de faire le point sur les factures dans un climat de confiance ».

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