Dakar — Le programme de couverture maladie universelle a besoin de 65 milliards de francs CFA pour atteindre ses objectifs, a précisé jeudi le directeur général de l'Agence nationale de couverture maladie universelle (ANACMU), docteur Bocar Mamadou Daff.
"A l'état actuel où nous avons atteint 53% de couverture, nous estimons qu'il nous faut 65 milliards de francs CFA pour faire notre travail correctement", a dit M. Daff à l'APS dont il était l'invité de la rédaction, jeudi.
A son lancement le 20 septembre 2013, par le président de la République, Macky Sall, le programme a bénéficié d'une allocation de 10 milliards de francs CFA, un montant porté aujourd'hui à environ 23 milliards de francs CFA.
"Cette somme ne couvre pas tous nos besoins, et des évaluateurs externes pensent qu'il nous faut 89 milliards FCFA", a ajouté le docteur Daff.
Parmi les défis que le programme de la CMU doit relever, figure en priorité la "soutenabilité", qui suppose la mise à la disposition de ressources nécessaires à la hauteur de ses objectifs.
"Le premier défi d'un programme de couverture maladie reste la soutenabilité, c'est-à-dire qu'il nous faut avoir les ressources nécessaires", a-t-il dit, suggérant de rendre obligatoire l'assurance maladie.
"L'assurance-maladie ne fait pas bon ménage avec la gratuité. Il faudrait donc trouver des mécanismes pour la rendre obligatoire, comme l'État l'a fait, par exemple, pour l'obtention du permis de conduire qui est assujetti à l'effectivité d'un test de groupe sanguin", a-t-il soutenu.
Le directeur général du programme CMU reconnaît toutefois qu"'il y a certains [qui] ne pourront jamais payer", arguant qu"'il est de la responsabilité de l'État de les prendre en charge".
En plus des défis relevés plus haut, le docteur Daff a insisté sur la digitalisation des process pour la "génération des connaissances" sur les bénéficiaires et l'état des lieux de la CMU.
"Nous avons mis en place une plateforme digitale, mais nous devons aller plus loin en misant davantage sur la digitalisation, qui offre des facilités comme la portabilité qui pourra permettre à un patient immatriculé à Ziguinchor, par exemple, de pouvoir se faire soigner à Dakar sans encombre, l'instauration de carte pour les bénéficiaires avec un code QR, etc.", a-t-il proposé.