Dakar — Le Forum civil préconise un relèvement du taux de taxation des produits du tabac, actuellement de 23 % au Sénégal, pour le porter « à des niveaux acceptables », les standards fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) étant d'environ 70 pour cent.
« Il faut augmenter le seuil de la taxation pour diminuer l'addition du tabac et allouer des ressources importantes » qui permettraient de « financer et impacter positivement le système de santé sénégalais », a déclaré Abdou Malicky Bousso du Forum civil.
Il intervenait jeudi lors d'un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur l'impact de la taxation du tabac sur les politiques de santé au Sénégal, où le taux de taxation du tabac est d'environ « 23 %, là où les standards sont fixés à environ 70 % par l'OMS ».
Le Forum civil dit avoir « un plan » pour arriver à relever le taux de taxation des produits du tabac au Sénégal, selon M. Bousso.
« Nous croyons que ce plaidoyer va permettre aux acteurs de travailler dans le sens de rehausser la taxation sur le tabac à des niveaux acceptables », a-t-il dit, précisant que le Forum civil veut aller au-delà de la taxe spécifique actuellement en vigueur pour « d'autres systèmes de taxation ». Cela « va impacter sur le système de santé », a assuré Abdou Malicky Bousso.
Le Sénégal « a très peu de ressources tirées du tabac, de son industrie et de sa commercialisation », alors que les ménages, les familles et l'Etat « consacrent des ressources extrêmement importantes à traiter les impacts et conséquences du tabac », a de son côté souligné l'expert fiscal Elimane Pouye, selon lequel en 2022, le tabac engendré 32 milliards de francs CFA de recettes.
A l'en croire, il urge de mettre en place des dispositifs de traçabilité et de suivi de la taxation du tabac et de conduire un plaidoyer pour le renforcement de la taxation de ce produit, en faisant valoir que l'industrie du tabac « nous prend 122 milliards au moment où l'Etat supporte 71 milliards de francs CFA de charges liées aux problèmes de santé », les populations supportant « 55 milliards de francs CFA ».