Madagascar: SÉNAT - Le président Herimanana Razafimahefa destitué

Quinze sénateurs ont voté la destitution du président du Sénat hier lors d'une session extraordinaire à Anosy.

Le général Ravalomanana a aussi été intronisé sénateur lors de cette session.

Les événements s'accélèrent au Sénat. Hier, dans la matinée, les membres du sénat ont tenu une session extraordinaire, après la demande des sénateurs du groupe parlementaire IRD la veille, et le décret pris par le gouvernement collégial en Conseil des ministres.

L'intronisation du nouveau parlementaire de la Chambre haute, Richard Ravalomanana, et la destitution de Herimanana Razafimahefa, président du Sénat, étaient à l'ordre du jour de cette session.

La séance devait commencer à 9 heures mais le président n'est arrivé qu'à 10 heures. Herimanana Razafimahefa n'a pas voulu prendre part à l'ordre du jour, il n'a pas voulu remettre l'écharpe à Richard Ravalomanana et il s'est exprimé sur un ton énervé sur le fait "qu'il ne peut pas remettre une écharpe à une personne qui a signé la pétition disant que j'ai des problèmes mentaux".

Il s'est aussi exprimé sur la tentative de plusieurs sénateurs de le destituer en disant que cela sort complètement du domaine constitutionnel.

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Après avoir fait ces déclarations chocs, Herimanana Razafimahefa a mis fin à la session, sonné la cloche et est sorti de la salle.

Après son départ, les sénateurs se sont réunis à huis clos pour finalement reprendre la session.

C'est Nicolas Rabemananjara, vice -président du Sénat pour la partie Sud de l'île, qui a dirigé la séance et procédé directement à l'ordre du jour. En premier lieu, il a remis l'écharpe au général Richard Ravalomanana, intronisé en tant que sénateur et ce dernier a procédé à son serment.

En second lieu, les parlementaires de la Chambre haute commencèrent le vote pour la destitution de leur président, précédé de la proposition de résolution lue par l'un d'entre eux.

Cette proposition de résolution stipule que les agissements de Herimanana Razafimahefa ces derniers temps suscitent de vives inquiétudes au Sénat quant à l'incohérence de ses propos, mettant en péril la vie de la nation.

Les sénateurs ont ensuite procédé au vote et les quinze qui sont passés à l'urne ont tous dit oui à la destitution de Herimanana Razafimahefa.

Controverse

La situation au Sénat suscite des controverses au niveau de l'opinion, mais aussi au sein même de cette institution.

Le sénateur issu du parti MMM, Andrianantenaina Michel Rakotondrainibe, fustige ses paires en disant que cette session extraordinaire ne respecte pas la Constitution.

Selon lui, une session extraordinaire ne concerne pas seulement une mais les deux chambres.

Il poursuit qu'une destitution du président du Sénat ne peut pas se faire en session spéciale mais doit être impérativement faite en session ordinaire.

Le sénateur explique aussi que le motif grave avancé par ses pairs est discutable.

Pour rappel, les quinze sénateurs ayant voté la destitution de Herimanana Razafimahefa avancent comme motif la santé mentale de ce dernier, qu'ils jugent incohérent pour les fonctions qui l'incombent.

De leur côté, les membres du bureau politique du parti TGV ont pris la décision d'exclure le président du Sénat du parti des Oranges.

Selon Houlder Ramaholimasy, cette éviction vient après les agissements suspects de Herimanana Razafimahefa, le non-respect des consignes de parti et la prise de décision unilatérale sans en parler au parti.

Le principal concerné n'a pas encore donné son avis sur cette éviction mais au contraire, il continue à prôner que la tenue de la session extraordinaire d'hier n'est pas conforme à la Constitution ni aux lois en vigueur.

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