Madagascar: Présidence du Sénat - Herimanana Razafimahefa destitué

Le rideau est tombé, le verdict est sans appel : Herimanana Razafimahefa a été évincé de son trône présidentiel au Sénat.

Hier, lors d'une session extraordinaire de la Chambre haute, 14 sénateurs ont scellé le destin de l'ancien maître des lieux.

Ils ont voté pour la destitution de Herimanana Razafimahefa à la tête du Sénat.

La veille, les sénateurs de la majorité avaient déjà sonné l'alarme, préparant le terrain pour un assaut inévitable contre le président déchu.

L'événement a marqué la journée. Les choses se bousculent dans l'arène politique où la rapidité des coups au sommet de l'État laisse sans voix pour démontrer que les autorités naviguent actuellement en eaux troubles.

La célérité des décisions en haut lieu devient exemplaire ces derniers jours, à l'instar de ce dénouement choisi par l'exécutif.

Mercredi, le gouvernement entérine à pied levée la tenue d'une session extraordinaire à quelques heures seulement après la saisine des sénateurs qui ont voulu la tête de Herimanana Razafimahefa.

Le vote a été organisé, hier à Anosy, et écarte du perchoir l'éminent membre du parti TGV.

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Session illégale. De son côté, Herimanana Razafimahefa n'a pas rendu les armes si facilement.

Il s'est présenté en personne pour inaugurer officiellement la session au palais du Sénat à Anosikely, portant fièrement sa voix de défiance devant des sénateurs qui ne sont plus acquis à sa cause.

Il a catégoriquement contesté la validité de cette session extraordinaire, accusant avec vigueur cette réunion d'enfreindre les lois en vigueur.

Pour Herimanana Razafimahefa, la réunion qui a intenté sa destitution est « illégale ». Il a refusé de donner l'écharpe tricolore au nouveau sénateur Richard Ravalomanana. « Comment se fait-il qu'une personne accusé de déficience mentale lui donne son écharpe », ironise Herimanana Razafimahefa.

Après un discours qui accable le gouvernement actuel, il a clôturé la session et est sorti de la salle de séance à Anosikely.

Mais les sénateurs qui sont venus nombreux, hier, n'adhèrent pas à l'assertion de l'ancien président de la Chambre haute.

Ces derniers sont restés intraitables dans la salle, poursuivant l'assaut qui a renversé Herimanana Razafimahefa de son trône.

Ligne de conduite du TGV

Herimanana Razafimahefa est esseulé dans sa famille politique.

Le Premier ministre Christian Ntsay et son gouvernement sont les premiers à dégainer contre Herimanana Razafimahefa. Son parti TGV l'enfonce et il vient d'être mis à la porte par le groupe IRD. Le parti TGV l'exclut définitivement de son cercle.

Ses collègues de parti accusent Herimanana Razafimahefa d'être un fauteur de troubles. « Sa récente déclaration est aux antipodes de la ligne de conduite du parti TGV », a déclaré le coordonnateur du parti TGV hier face à la presse.

Les menaces qu'il avait invoquées avant de renoncer, le 08 septembre dernier, à sa présidence par intérim ne trouvent pas d'écho favorable au sein du TGV. Elles « ne sont pas fondées » selon le parti TGV, emboitant le pas à l'exécutif.

L'ancien président du Sénat plie alors bagage au sein de sa famille politique après son volte-face sur le transfert de pouvoir à la tête de l'exécutif.

L'accusation de menace et d'intimidation dont il a déclaré être la victime n'est pas au goût de son propre camp politique.

L'assaut est déclenché contre cet allié des premières heures de Andry Rajoelina, depuis 2009, dès qu'il a dévoilé sur une chaîne française, les dessous du passage de flambeau au gouvernement collégial.

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