Cameroun: Magil et la présidence se mobilisent pour faire repartir le projet du complexe sportif d'Olembe

13 Octobre 2023

C'est la conséquence d'un travail discret entamé de longue date par Magil et la présidence camerounaise. Un protocole d'accord a été signé entre les deux parties, ouvrant la voie à une reprise des travaux de l'emblématique complexe sportif d'Olembe (COSO). Une bonne surprise et un nouveau chapitre dans un feuilleton aux trop nombreux rebondissements.

Reprise espérée des travaux sur le site d'Olembe ?

À l'arrêt depuis la fin de la CAN, organisée début 2022 au Cameroun, les travaux du complexe sportif d'Olembe ont fait l'objet de vives tensions entre le groupe canadien Magil, filiale du constructeur Fayolle, et son ancien maître d'ouvrage, le ministère des Sports et de l'Éducation physique (MINSEP). Cet accord est donc la conséquence de longues tractations, menées au plus haut niveau de l'État entre Magil et le Secrétariat général de la Présidence de la République pour sauver un projet qui, depuis plusieurs mois, s'annonçait mal embarqué.

Un protocole d'accord transactionnel, signé le 8 septembre 2023, a permis de confirmer le procès-verbal de conciliation établi le 8 août 2023. Poursuivant une ligne stratégique inchangée sur le dossier Olembe depuis de longs mois, Magil tente de démontrer sa bonne volonté, tout en s'attachant à défendre ses intérêts, que la direction du groupe a estimé contrariés à plusieurs reprises. Côté Présidence de la République, on souhaite avant tout tourner la page des tensions persistantes entre le précédent maître d'ouvrage du projet, le MINSEP, et Magil.

Pour clore définitivement le chapitre, un nouveau maître d'ouvrage délégué, l'Office national des infrastructures et équipements sportifs (ONIES), devrait prendre la place du précédent, désormais unique interlocuteur de Magil. Sur l'aspect financier, un accord a été trouvé entre les différentes parties, Magil ayant reçu un premier paiement, pour certains travaux réalisés pour la CAN, sur fonds propres de l'État du Cameroun.

Magil a aussi présenté un planning de redémarrage des activités sur le projet, indique le communiqué de presse, « qui permettra aux travaux résiduels du stade principal et de construction des infrastructures annexes d'être bouclées dans un délai relativement court ». À terme, le Cameroun peut espérer une reprise ferme des travaux et refermer définitivement le « dossier Olembe ». La procédure d'arbitrage initiée par Magil a finalement été abandonnée après désistement des deux parties.

Au printemps dernier, la justice internationale avait en effet donné raison à Magil. Une décision de la Cour internationale d'arbitrage (CIC) de Paris, rendue le 14 avril dernier, a ordonné à l'État du Cameroun le versement de 24 millions d'euros à l'entreprise canadienne, assortie de 13 millions de Fcfa par jour de retard, 26,2 millions de Fcfa au titre des frais de procédure de l'arbitrage d'urgence et, surtout, une injonction à débloquer les fonds devant permettre la poursuite des travaux.

« Procéder dès la semaine prochaine à la reprise (...) à la poursuite et l'achèvement des travaux »

Franck Mathiere, vice-président exécutif et directeur général du groupe Magil, n'a quant à lui jamais caché sa volonté de poursuivre le chantier d'Olembe, malgré les freins évidents rencontrés sur place. « Nous aspirons évidemment à achever nos projets en cours au Cameroun, en levant les difficultés parfois persistantes », estimait-il dans les pages de FinancialAfrik, le 24 mars dernier. À cette date, Magil désespérait en effet de n'avoir reçu aucun paiement depuis juillet 2021.

Le cadre dirigeant du groupe canadien avait déjà bataillé, à la fin de l'année 2022, pour obtenir un accord avec le gouvernement camerounais, afin de reprendre les travaux au début du mois de janvier 2023. Chose obtenue de très haute lutte qui aurait dû permettre une reprise du chantier le 16 janvier 2023. L'absence de paiements constatés, malgré les engagements du maître d'ouvrage, avait cependant rapidement mis un terme à ce faux espoir.

De son côté, Magil s'annonce prêt à redémarrer dans les plus brefs délais. « De manière pratique, il s'agira de procéder dès la semaine prochaine à la reprise des opérations de levée des réserves, la remobilisation du personnel et du matériel nécessaires à la poursuite et l'achèvement des travaux », souligne le communiqué de presse, qui évoque « la livraison imminente de ce projet cher au Cameroun ». Le projet devrait désormais avancer sur la direction d'une task force entièrement dédiée au sujet, signe de la volonté de la Présidence de suivre, au plus près du terrain, la reprise et l'avancement du projet.

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