Les agropoles Sud, Centre et Nord attendent des mesures hardies pour répondre au mieux de leurs objectifs. C'est ce qui ressort de l'atelier du Comité de pilotage du Programme national de développement des agropoles du Sénégal (Pndas).
Pilier essentiel à l'opérationnalisation du Plan Sénégal Emergent (Pse), le projet de zone de transformation agro-industrielle (Pzta), structuré en agropoles et implantés dans trois zones du territoire national ( agropole Sud, agropole Centre et agropole Nord) dont l'objectif majeur est de renforcer la valeur ajoutée des produits agricoles et de réduire la dépendance aux importations des produits agroalimentaires, à travers une industrialisation durable et inclusive, s'est révélé contre performant. Et pourtant, cette nouvelle approche de structuration des projets de développement à forts impacts socioéconomiques avait eu l'adhésion totale de l'administration publique, du secteur privé, du monde de la recherche, du secteur financier et des partenaires techniques et financiers.
Sept (7) ans après avoir amorcé la phase structuration (2018) et deux (2) ans plus tard (2020) pour le démarrage, les attentes sont loin d'être satisfaites au niveau de l'agropole Sud, tout comme celui du Centre (2021) et celui du Nord (2022). Au cours d' une reunion organisée hier, jeudi, à Dakar, via le Comité de pilotage (Copil) du Programme national de développement des agropoles du Sénégal (Pndas) pour une évaluation à mi-parcours de l'exécution du Programme de travail du budget annuel (Ptba 2023) et ainsi prendre des décisions fortes sur les problématiques qui se posent actuellement dans les différents projets d'agropole, le Secrétaire général du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, Adama Baye Racine Ndiaye, a appelé à des « mesures hardies en vue de remédier aux contre-performances très préjudiciables notées dans la réalisation des agropoles ».
A ce sujet, dira-t-il : « Nous avons du pain sur la planche et nous devons augmenter la fréquence des réunions du Copil qui doit être au moins trois dans l'année, au regard de l'envergure du Pndas ». A l'en croire, pour cette année (2023) il était prévu la production et la livraison de 212 000 plants d'anacardiers, 142 000 plants de manguiers et l'emblavement de 1407 ha de maïs certifié.
Concernant l'exécution des différents projets d'agropoles, il dira que « le module central d'Adéane de l'Agropole Sud commence à prendre forme et la réception des travaux est prévue durant le courant du premier trimestre de l'année 2024 ». Dans la foulée, il a annoncé que les travaux du module régional de Kolda démarreront d'ici la fin de l'année. M. Ndiaye a, par ailleurs, salué les contributions substantielles des différents partenaires, lesquelles ont permis de boucler le financement pour un montant total de cent dix-sept (117) milliards FCFA. Selon lui, « l'intervention de l'agence de développement du gouvernement belge (ENABEL) couvre également l'appui à la structuration des filières agricoles ». Ses contributions ont permis, selon M. Ndiaye, de lever plus d'un milliard pour le financement de la production et cent quatre-vingt-treize (193) millions pour financer la commercialisation durant la campagne agricole 2022/2023.
Le Sg du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries a fait par ailleurs savoir que pour l'heure, le financement public de l'Agropole Nord est évalué à environ « cent quatre-vingt-trois milliards (183 milliards FCFA) ». Les études d'impact environnementales et sociales sont en phase d'approbation, et tous « les sites ont été identifiés en rapport avec les autorités territoriales et locales concernées, a-t-il précisé. M. Ndiaye a relevé l'urgence de la signature de la convention de financement au niveau de l'Agropole Ouest, estimant que le partenaire, Agricultiva SWISS, est « fin prêt pour livrer l'infrastructure dans les délais impartis ».
Le coordonnateur national du programme de partenariat pays Sénégal/Onudi, Malick Sy a expliqué de son côté que le temps de maturation du projet agropole a pris beaucoup de temps à cause d'une part de la revue à la hausse des ambitions initiales, et d'autre part de l'ampleur de la tâche liée à la complexité et à la lourdeur de ce type de projet dont l'intervention de plusieurs catégories d'acteurs à tous les niveaux est impérative.