Afrique: Six mois après le début du conflit, il faut encore répondre à d'énormes besoins humanitaires

communiqué de presse

Genève — Déclaration de Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l'Afrique

Six mois après le début du conflit au Soudan, je ressens de la tristesse et de la frustration.

Cette tragédie a déraciné plus de cinq millions de personnes et coûté la vie à d'innombrables civils. La violence brutale laisse les familles et les communautés profondément marquées. Dans ce contexte, pourtant, nous n'avons pas été en mesure de fournir le niveau d'assistance nécessaire pour répondre à des besoins massifs. De nombreux habitants sont en colère et se sentent abandonnés parce que l'aide apportée est insuffisante par rapport à ce qu'ils endurent.

Depuis les premiers jours des combats, nous ne cessons de constater le courage et le dévouement formidables des médecins, ingénieurs, volontaires du Croissant-Rouge et simples citoyens soudanais qui n'ont épargné aucun effort pour fournir des services cruciaux malgré les traumatismes et les épreuves qu'ils vivaient.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réussi à franchir les lignes de front et à apporter une aide vitale ; nous avons aussi procédé à l'évacuation ou facilité la libération de centaines de personnes parmi les plus vulnérables, notamment des enfants et des détenus. Mais nous devons faire beaucoup plus.

Dans la dure réalité du Soudan aujourd'hui, je vois des femmes, des enfants et des personnes âgées dont les villes et les villages ont été pillés ou détruits et qui manquent de nourriture, d'eau potable et de soins médicaux. Je vois des combats qui se déroulent dans les rues et les banlieues d'une ville où vivaient jusque-là cinq millions d'habitants. Face à une urgence humanitaire d'une telle ampleur, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps en longues discussions et en complications administratives.

Faciliter les opérations humanitaires et simplifier les formalités administratives n'est pas seulement la bonne chose à faire. C'est une obligation en vertu du droit international humanitaire. Plus tôt cette année, à Djeddah, les parties au conflit ont publiquement déclaré leur engagement à respecter le droit. Nous demandons maintenant que des mesures concrètes soient prises au titre de cet engagement.

L'adoption de procédures administratives simples et rapides pour faciliter les opérations de secours humanitaire est une des promesses de la déclaration de Djeddah, et le seul moyen de garantir qu'une aide vitale parvienne là où elle est nécessaire.

Dans nos efforts pour accroître notre assistance malgré les difficultés d'accès et la diminution du financement humanitaire, nous ne devons pas oublier les communautés vulnérables des zones frontalières des pays voisins qui subissent les effets de la crise des réfugiés et qui partagent le peu de ressources dont elles disposent.

Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour apporter protection et assistance au peuple soudanais, qui a énormément souffert ces six derniers mois. Et nous demandons instamment à tous les États et autres acteurs qui ont une influence sur les parties au conflit de faciliter l'action de la communauté humanitaire et de nous permettre d'atteindre les populations qui ont besoin de notre aide.

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