Les œuvres d'Al-Fârâbî ont joué un rôle important dans le rapprochement des cultures et des philosophies orientales et occidentales, ont souligné, mercredi à Rabat, les participants à la séance d'ouverture d'une conférence internationale sur "Les érudits du monde islamique", initiée par l'Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture (ICESCO).
Les participants à cette conférence, organisée en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan sous le thème "Al-Fârâbî et ses contributions à travers l'histoire humaine", ont mis en lumière les contributions uniques d'Abû Nasr Al-Fârâbî (870-950 ap. J.-C.) ainsi que son rôle dans l'enrichissement de la pensée universelle et la renaissance du monde islamique.
Intervenant à cette occasion, le directeur général de l'ICESCO, Salim bin Mohammed El Malik, a noté qu'Al-Fârâbî a laissé un "héritage scientifique sans pareil, dont les oeuvres ont abordé la plupart des sciences de son époque", mettant l'accent sur sa traduction de l'héritage intellectuel des philosophes grecs Platon et Aristote en langue arabe.
Il a relevé qu'Al-Fârâbî est un pont entre le passé, le présent et l'avenir, car ses oeuvres ont servi de passage pour les philosophies anciennes et islamiques vers l'époque de la Renaissance européenne.
Al-Fârâbî " a laissé un héritage scientifique sans pareil, dont les oeuvres ont abordé la plupart des sciences de son époque
"Al-Fârâbî a vécu et grandi pendant les 3ème et 4ème siècles de l'Hégire, période au cours de laquelle les sciences et la civilisation ont atteint leur apogée dans le monde islamique, ce qui lui a permis de cumuler les connaissances dans divers domaines scientifiques", a-t-il poursuivi, notant qu'il demeure une figure éminente pour les chercheurs et les philosophes en ce qui concerne les traductions, les authentifications, les publications et les études.
Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, s'est félicité du choix de ce sujet qui concerne l'un des plus grands penseurs musulmans ayant tracé les contours de la renaissance intellectuelle islamique et contribué à son brillant parcours, soulignant qu'Al-Fârâbî est considéré comme une sommité, loué pour son excellence dans diverses sciences et disciplines, ce qui lui a valu le surnom de "second maître" après Aristote.
M. Miraoui a indiqué, dans une allocution lue en son nom, que cette conférence internationale constitue également l'occasion d'exposer les contributions du monde islamique au développement, à l'enrichissement et à la valorisation de diverses disciplines scientifiques. De plus, a-t-il renchéri, elle offre l'opportunité de mettre en évidence l'entente intellectuelle entre l'Orient et l'Occident et de renforcer la prise de conscience quant au rôle du monde islamique dans la construction du patrimoine mondial de l'humanité.
Par ailleurs, le ministre a affirmé que son département oeuvre à la promotion de la recherche scientifique, soulignant que "le système national d'éducation, de formation et de recherche, qui figure au premier rang des priorités nationales, bénéficie de la Haute sollicitude de Sa Majesté le Roi qui n'a eu de cesse de souligner son importance pour la formation et la qualification des ressources humaines ainsi que pour la réalisation du développement durable".
Dans une déclaration à la MAP, le vice-ministre des Sciences et de l'Enseignement supérieur de la République du Kazakhstan, Kamil Akatov, s'est dit fier de représenter son pays lors de cette conférence internationale qui offre l'occasion de rencontrer de nombreux professeurs et chercheurs, faisant remarquer qu'Al-Fârâbî était un grand savant de l'histoire moderne, dont les oeuvres ont eu un impact significatif à l'échelle mondiale.
Il a en outre affirmé que son département s'engage à valoriser l'héritage scientifique d'Al-Fârâbî en soutenant un groupe de chercheurs qui se consacreront à l'étude de ses contributions dans les domaines de l'innovation et des sciences, eu égard à l'importance de l'héritage scientifique légué par ce vénérable érudit, dont les ouvrages demeurent, à ce jour, un pilier fondamental pour le développement de la recherche scientifique.
La séance d'ouverture de cette conférence a été marquée par la remise de prix aux chercheurs, enseignants universitaires et étudiants des cycles supérieurs qui ont participé au concours lancé par l'ICESCO en avril dernier. Les prix ont été décernés aux trois premières recherches primées dans le cadre de cette compétition qui portait sur les travaux de recherche se penchant sur les contributions intellectuelles d'Al-Fârâbî.
Par la même occasion, il a été procédé à la signature d'un mémorandum d'entente (MoU) entre la Fédération des universités du monde islamique affiliée à l'ICESCO et l'Université nationale Al-Fârâbî du Kazakhstan. Paraphé par le conseiller du directeur général de l'ICESCO pour la Fédération des universités du monde islamique, Omar Halli, et la directrice exécutive de l'université précitée, ce MoU vise le renforcement de la coopération dans les domaines de l'enseignement, des sciences et de la technologie.
La première édition de la conférence internationale sur "Les érudits du monde islamique" se déroule sur deux jours et aborde de nombreuses facettes de l'héritage scientifique d'Al-Fârâbî à travers quartes sessions axées sur les thèmes "Al-Fârâbî et son impact sur la philosophie humaine", "Théories d'Al-Fârâbî en philosophie des sciences et philosophie politique", "Philosophie et esthétique de la musique chez Al-Fârâbî" et "Innovation dans les études d'Al-Fârâbî aujourd'hui".