Le directeur général de la Banque africaine de développement pour l'Afrique centrale, Serge N'Guessan, et son adjoint Solomane Koné, responsable de la Banque pour la RD Congo, ont activement pris part au forum avec d'autres cadres de la Banque.
La République démocratique du Congo ambitionne d'investir 6,6 milliards de dollars sur dix ans dans son Programme de transformation de l'agriculture (PTA) pour réaliser son engagement de nourrir l'Afrique. L'annonce a été faite lors du « Forum sur l'agribusiness en RDC » (« DRC Agribusiness Forum »), tenu les 4 et 5 octobre 2023 à Kinshasa. L'investissement permettra de réussir le fort engagement et la détermination du président congolais Félix Antoine Tshisekedi, de réaliser le pari de « La revanche du sol sur le sous-sol ».
« Avec ses 80 millions d'hectares de terres arables, ses quatre millions d'hectares de terres irrigables, sa diversité climatique permettant une exploitation agricole toute l'année, ses 7 à 8 % d'eau douce exploitable du monde, ses pâturages d'environ 125 millions d'hectares ayant une capacité de charge de 40 millions de têtes de gros bétail, l'importance de sa population, notamment jeune et féminine, la RD Congo a les moyens indéniables d'être le grenier de l'Afrique, l'épicentre de l'industrie agricole continentale et également un vivier de prospérité » a déclaré Solomane Koné, directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l'Afrique centrale et responsable pays pour la RDC.
Le Forum organisé à l'initiative du gouvernement congolais, avec l'appui de la Banque africaine de développement et de la Société financière internationale, avait pour objectif de stimuler l'investissement du secteur privé dans les chaînes de valeur agricoles et de dynamiser l'agribusiness afin de développer l'agriculture dans ce pays d'Afrique centrale qui dispose de grandes ressources agricoles. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde.
Plus de 700 personnes venues de 28 pays y ont pris part, parmi lesquelles des responsables gouvernementaux, des représentants des partenaires techniques et financiers, des chefs d'entreprises publiques et privées, des investisseurs et des acteurs des filières agricoles.
À cette occasion, la République démocratique du Congo a présenté son Pacte national de l'alimentation et de l'agriculture conclu lors du Sommet sur la souveraineté alimentaire et la résilience tenu en janvier 2023 à Dakar à l'initiative du gouvernement du Sénégal et de la Banque africaine de développement. Le Pacte est issu du PTA.
« À la demande de la RD Congo, la Banque africaine de développement consacrera la totalité des allocations disponibles du pays, au cours du cycle du FAD-16 en 2023-2025, au soutien des opérations d'appui au programme de transformation de l'agriculture, qui constitue l'épine dorsale du Document de stratégie pays de la Banque pour la RDC ces cinq prochaines années », a déclaré Serge N'Guessan, directeur général de la Banque africaine de développement pour l'Afrique centrale.
La délégation de la Banque conduite par M. N'Guessan, comprenait de hauts responsables et plusieurs cadres dans les divers secteurs des opérations. Elle a enrichi les discussions sur l'engagement du secteur privé et des partenaires techniques et financiers pour une nouvelle impulsion de l'agribusiness en RDC. Parmi les autres sujets discutés figuraient les approches pour une agriculture durable et résiliente, les défis opérationnels pour améliorer la résilience de l'agro-industrie, le financement des chaînes de valeur agricoles, le potentiel de la filière manioc, le renforcement de l'agribusiness, le rôle des partenariats public-privé et celui des infrastructures d'énergie et de transport pour le développement de l'agrobusiness.
Cinq grandes recommandations ont été formulées pour développer les chaînes de valeur agricoles :
Adopter une approche par filière et par projet, avec un véritable accompagnement du gouvernement (facilités fiscales et administratives, disponibilité des infrastructures socio-économiques de base et énergétique etc.) pour la relance du secteur agricole.
Limiter toute charge, frais et imposition, à un maximum de 25 % de la valeur pour les activités relatives à la production et aux exportations.
Mettre en place un fond souverain pour soutenir l'agriculture et des centres d'agrégation pour appuyer et accompagner les petits investisseurs agricoles.
Renforcer les capacités et le rôle des entités territoriales décentralisées dans la gouvernance du secteur agricole, l'appropriation et l'application effective de l'approche chaînes de valeur et agriculture durable, mécanisme de garantie et d'atténuation des risques et accès au financement.
Harmoniser le cadre réglementaire (loi sur les zones économiques spéciales (ZES), loi portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture, loi sur les partenariats publics-privés (PPP).
Le gouvernement congolais a réaffirmé son engagement à faire de la transformation de l'agriculture un moteur essentiel du développement de la RDC, notamment à travers les réformes nécessaires et la mise en place d'une taskforce regroupant plusieurs départements ministériels et les parties prenantes pour le suivi de l'exécution des recommandations du Forum.