Le centre de suivi écologique, accompagné de beaucoup de partenaires dont la GIZ, a organisé un atelier de validation méthodologique sur le projet de renforcement des capacités de conseil pour la gouvernance foncière en Afrique (SLGA). Ayant pour objectif d'informer et d'influencer les décisions politiques, cette rencontre tenue hier, jeudi, à Dakar, consistait pour les acteurs de proposer une approche de veille et de conseil pour prévenir un peu les difficultés et la complexité de la gestion foncière au Sénégal en amenant une perspective scientifique pour répondre à d'imminentes questions, notamment le changement climatique et le foncier, l'érosion côtière et le changement climatique et le foncier.
Un atelier de validation méthodologique sur le projet de renforcement des capacités de conseil pour la gouvernance foncière en Afrique (SLGA), s'est tenu hier, jeudi 12 octobre, à Dakar, à l'initiative du centre de suivi écologique et de beaucoup de partenaires. Financé à hauteur de 150 mille euros par la GIZ, ce projet SLGA a pour objectif d'informer et d'influencer les décisions politiques, de faire des propositions réglementaires allant dans le sens d'améliorer le cadre institutionnel et juridique du foncier et de protéger les investissements sur les côtes sénégalaises pour atténuer les risques liés aux changements climatiques. « Nous nous réunissons à Dakar, avec beaucoup de partenaires au niveau national des statistiques, la sécurité alimentaire, le cadastre, les domaines, le Procesef, toutes les institutions qui travaillent sur ces questions foncières. Et nous venons proposer une approche de veille et de conseil pour prévenir un peu les difficultés et la complexité de la gestion foncière au Sénégal en amenant une perspective scientifique pour répondre à des questions qui vont nous interpeller dans un futur très proche. C'est la double question des changements climatiques et le foncier, la question de l'érosion côtière et le foncier », a affirmé Cheikh Mbow, directeur général du centre de suivi écologique (CSE).
Pour ce qui concerne par ailleurs la sécurité alimentaire, explique-t-il ; « vous savez que le changement climatique impacte la productivité des terres. C'est des terres qui se salinisent, c'est des terres qui se dégradent, c'est de l'eau qui s'évapore. Et toutes ces pertes du capital naturel ont un impact sur les conflits et sur la pression sur le foncier. » Ainsi, trouvant très difficile de mettre en place des projets d'adaptation structurelle sur les questions foncières du fait que chacun cherche à avoir les meilleurs terres, M. Mbow fera observer : « chacun cherchant à avoir les meilleurs terres productives et sans avoir un peu la réflexion profonde pour des transformations des systèmes de gouvernance financier, il est très difficile de pouvoir mettre en place des projets d'adaptation structurelle sur les questions foncières en relation avec les changements climatiques ». Et la deuxième question d'importance, ajoutera-t-il, c'est que «Au-delà, de l'érosion côtière, la pression sur le littoral devient un enjeu de développement économique et social très majeur. Depuis, ces cinquante dernières années, on a eu de nombreux cas de déplacement de villages dû à l'érosion côtière. »
Représentant des communes victimes de cette érosion côtière, Ibra Diagne, adjoint au maire de Yenne, a souligné l'importance de cet atelier. « Cet atelier est très important dans la mesure où nous vivons aujourd'hui, les facteurs liés aux changements climatiques. Parce que, quand on parle d'érosion côtière, nous sommes des communes côtières et vous voyez qu'aujourd'hui, nous sommes en train de perdre pratiquement toute notre assiette foncière à cause de l'avancée de la mer », a fait part l'adjoint au maire de la commune de Yenne.
Et de révéler dans la foulée : « L'érosion côtière fait qu'il y a beaucoup de personnes qui aujourd'hui, sont en déplacement. Pourquoi ? Parce que tout simplement les changements climatiques ont beaucoup impacté négativement sur leur être, par rapport à leurs habitations, mais surtout par rapport à leur activité qui est une activité génératrice de revenus... » Ainsi, l'érosion côtière constituant un impact direct, réel du changement climatique, le Dg du CSE recommande à cet effet, une réflexion sur les options et alternatives sur l'acte d'accéder à de nouvelles terres. « Il faut commencer à réfléchir sur les alternatives et les modalités de l'acte d'accéder à des nouvelles terres pour l'occupation humaine pour le développement des systèmes productifs pour ces communautés vivant sur le littoral », préconise-t-il.
Un des partenaires de ce projet SLGA, Florian Lang, directeur de projet Seen Suuf-Appui à l'amélioration de la gestion foncière au Sénégal et par ailleurs responsable de SLGA, a souligné pour sa part l'importance du dialogue entre le monde scientifique et les preneurs de décisions. Et de soutenir : « La coopération allemande accompagne dans ce projet dès le départ parce que pour nous, un dialogue intensif entre le monde scientifique et les preneurs de décisions est important et primordial pour traiter toutes les questions mais spécialement pour ce qui concerne le changement climatique. Le monde scientifique peut montrer où ça va aller comment ça va se développer ».