Diamniadio — Le numérique regorge d'énormes possibilités non encore exploitées pour un accès équitable à l'enseignement supérieur, a soutenu Moussa Lô, le recteur de l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), à l'ouverture vendredi à l'Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de Formation (Iressef) du colloque dénommé "Africa Digital Edu".
"Le numérique étant un terrain très fertile où il y a beaucoup de possibilités, on n'a pas encore exploité le centième des possibilités qu'il offre pour améliorer l'apprentissage", a soutenu Moussa Lô.
D'où la tenue de ce colloque sur les "défis et opportunités de l'enseignement supérieur numérique" pour "partager entre universitaires, experts, décideurs et partenaires des expériences mais surtout de se remettre en question par rapport aux méthodes d'apprentissage utilisées pour améliorer la qualité", a-t-il précisé.
"Au final nous voulons avoir des diplômés qui soient très compétents et qui n'ont pas de difficultés d'insertion", a relevé le recteur de l'UN-CHK.
M. Lô a relevé des limites qu'il faudrait "transformer en opportunités et en défis".
"C'est tout l'enjeu de ce colloque parce que cela permet aux acteurs de s'asseoir ensemble et de partager ensemble les éceuils et les limites pour les surmonter parce que tant qu'on est seul on parvient pas à identifier nos limites", a t -il soutenu.
L'une des premières limites, selon le recteur Moussa Lô, "c'est l'accès à l'infrastructure parce quel que soit le pays où on se trouve, on peut toujours avoir des zones avec des difficultés d'accès à l'Internet".
L'autre limite, a t -il ajouté, "c'est la capacité d'adaptation dans le contexte d'un enseignement à distance de masse où on s'adresse à des bacheliers qui n'ont peut-être jamais utilisé le numérique pendant leur cursus scolaire.
"Habitués à avoir un enseignant devant, du jour au lendemain ils sont mis dans un système où ils doivent être autonomes avec un esprit de créativité et d'initiative un peu différent par rapport à ce qu'ils ont l'habitude de faire, forcément cela crée des ruptures", a fait savoir le recteur.
Mais, au cours des dix ans d'existence de l'université numérique, (ex-UVS) d'efforts ont été faits, mais pour le recteur il y a encore des défis qui sont liés aux méthodes d'apprentissage, à l'infrastructure, notamment la disponibilité des outils de travail pour les étudiants, même si pour cette année c'est près de 2 2000 ordinateurs et modem de connexion distribués aux étudiants.
D'où la tenue ce colloque initié pour créer un cadre d'échanges entre les acteurs de l'enseignement supérieur numérique mais aussi de l'écosystème en général pour pouvoir discuter de tout ce qui tourne autour de l'enseignement supérieur numérique en Afrique.
L'édition de cette année porte sur "l'éducation numérique à l'ère de l'intelligence artificielle" pour voir la meilleure manière d'utiliser la technologie pour améliorer l'expérience d'apprentissage.
Il s'agit pour l'UN-CHK et ses partenaires qui prennent part au colloque de faire le point sur le travail fait durant ces 10 ans.
Prévu sur deux jours, le colloque en mode hybride, en présentiel et en ligne, accueille sur le site de l'Iressef, les délégations des universités virtuelles de la sous-région particulièrement celles de Côte d'Ivoire et du Burkina. Cela permet d'avoir des discussions très avancées sur cette thématique avec des experts de haut niveau mais en même temps aussi de pouvoir se projeter dans le futur.
Le colloque est inscrit dans le cadre d'une série de rencontres scientifiques, sur le thème : "Sciences en dialogue : connecter les savoirs pour un avenir commun", initiées pour célébrer les 10 ans de l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
Des rencontres qui vont se tenir entre octobre et novembre pour mettre en avant les réalisations et les contributions de l'université dans les domaines clés de l'éducation numérique, de la sociologie et de la technologie juridique.